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Après un bras de fer avec le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), l’ancien Premier ministre Garry Conille se résigne et souhaite succès et unité à son successeur, Alix Didier Fils-Aimé, dans ce moment crucial pour Haïti.
Garry Conille n’est plus le Premier ministre d’Haïti. Ce mardi 12 novembre 2024, l’ancien chef du gouvernement a reconnu la nomination d’Alix Didier Fils-Aimé, désigné par le CPT pour le remplacer. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), il a écrit : « Je prends acte de la nomination d’Alix Didier Fils-Aimé en tant que Premier ministre de la République d’Haïti et lui adresse mes vœux de réussite dans l’accomplissement de cette mission. Dans ce moment crucial, l’unité et la solidarité sont essentielles pour notre pays. Vive Haïti ! »
Le 11 novembre, le CPT avait publié un arrêté officialisant cette nomination. Signé par plusieurs membres du Conseil, dont Smith Augustin, Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire, Fritz Alphonse Jean, Laurent Saint-Cyr, et Leslie Voltaire, le document marque un tournant décisif dans la gouvernance haïtienne. Toutefois, Edgard Leblanc Fils, un membre influent du CPT, a refusé d’apposer sa signature, ajoutant une ombre à cette transition.
Dans les jours précédents, Garry Conille avait tenté de contester sa révocation. Dans une lettre adressée à Ronald Saint-Jean, directeur général des Presses Nationales, il avait expressément demandé de ne pas publier l’arrêté signé par le CPT, qualifiant cette décision d’« abus de pouvoir » et de « forfaiture portant atteinte aux principes fondamentaux de notre démocratie ». Malgré ces démarches, le CPT a maintenu sa position, scellant ainsi le départ de Conille.
Lors de la cérémonie d’installation d’Alix Didier Fils-Aimé, tenue le lundi 11 novembre, le nouveau Premier ministre a réaffirmé son engagement à relever les nombreux défis auxquels le pays est confronté. En présence des conseillers présidentiels, des membres du gouvernement sortant et de certains représentants du corps diplomatique, M. Fils-Aimé a énoncé ses priorités : « Le rétablissement de la sécurité sur le territoire national est la priorité de mon gouvernement », a-t-il affirmé, exprimant sa solidarité envers les victimes des violences perpétrées par les gangs. « Ce que font les groupes armés à l’encontre de la population est inacceptable », a-t-il ajouté, promettant des actions concrètes pour mettre fin à cette situation.
En acceptant cette passation de pouvoir, Garry Conille se positionne en acteur de paix, appelant à l’unité dans un moment critique pour Haïti. Reste à voir comment Alix Didier Fils-Aimé et son gouvernement s’attaqueront aux défis sécuritaires et économiques, alors que le pays continue de faire face à des tensions sociales et politiques.