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Le Premier ministre Garry Conille appelle au respect de la légalité et réaffirme sa détermination à défendre la stabilité d’Haïti
Dans une déclaration, le Premier ministre Garry Conille a réagi aux informations selon lesquelles le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) aurait décidé de le révoquer et de nommer Alix Didier Fils Aimé comme nouveau Premier ministre. Il a vigoureusement dénoncé cette décision du CPT, la qualifiant d’« abus de pouvoir » et de « forfaiture portant atteinte aux principes fondamentaux de notre démocratie ».
« Bien que le Conseil Présidentiel ait la prérogative de nommer le Premier ministre, aucun texte légal ne lui confère le pouvoir de le renvoyer. L’Accord du 3 avril et le Décret du 27 mai 2024, qui encadrent la transition, définissent clairement les procédures de gouvernance, mais ne permettent en aucune manière au Conseil de mettre fin unilatéralement aux fonctions du Premier ministre.
L’article 37 du décret, qui régit l’organisation et le fonctionnement du Conseil Présidentiel de Transition, est explicite : ‘en cas de déficit de gouvernance documenté et présenté par l’organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG), le Conseil Présidentiel de Transition met fin aux fonctions du Premier ministre par la présentation de sa démission’. Par conséquent, la décision du CPT, prise en dehors de ce cadre, constitue un abus de pouvoir et une forfaiture portant atteinte aux principes fondamentaux de notre démocratie »
Le Premier ministre rappelle qu’il incombe aux membres du CPT d’approuver et de mettre en place l’OCAG. Selon lui, le seul moyen de sortir de cette crise est de respecter « l’Accord du 3 avril 2024 », qui repose sur « les principes de dialogue, de concertation et de responsabilité partagée ». Il considère la résolution du CPT comme « une tentative de déstabilisation institutionnelle » qui « affaiblit encore davantage notre pays et compromet gravement nos chances de surmonter cette crise ». « Nous traversons actuellement une crise profonde et d’une urgence extrême », a-t-il déclaré, évoquant « des gangs qui contrôlent une grande partie de notre capitale, une insécurité généralisée qui frappe la population, une crise alimentaire qui touche durement les plus vulnérables, et des milliers de familles déplacées ».
En tant que Premier ministre, mais avant tout « citoyen haïtien », Garry Conille affirme qu’il a choisi « la voie de la responsabilité » et se dit prêt à « défendre la légalité et à contester toute action illégale motivée par des intérêts politiques étroits qui ne font qu’ajouter à la souffrance de notre peuple ».
« En tant que Premier ministre, mais avant tout en tant que citoyen haïtien, je choisis, par patriotisme, de ne pas répondre à cette situation par la division, mais plutôt par la voie de la responsabilité. Je reste attentif aux secteurs politiques et sociaux qui, selon l’Accord du 3 avril, détiennent la légitimité pour guider la transition. Avec eux, je suis prêt à poursuivre ce combat pour la stabilité de notre pays, à défendre la légalité et à contester toute action illégale motivée par des intérêts politiques étroits qui ne font qu’ajouter à la souffrance de notre peuple.
Je tiens d’abord à souligner que cette décision contrevient directement à la fois à la Constitution et aux textes qui régissent la période de transition. L’article 158 de notre Constitution stipule que le Premier ministre est responsable devant le Parlement, et que seule une démission ou une motion de censure du Parlement peut entraîner la fin de ses fonctions. En aucun cas, le Conseil Présidentiel, même dans le cadre de ses fonctions transitoires, ne peut se substituer au Parlement ni exercer un pouvoir qui ne lui a pas été attribué »
Garry Conille conclut en réaffirmant sa détermination à œuvrer pour « la paix et la stabilité de notre pays » et à « soutenir tous les efforts visant à restaurer la paix et à assurer une gouvernance démocratique, transparente et inclusive ».
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