Deux fois questeur, le Député de Delmas a remporté mercredi, par acclamation, l’élection pour le poste de Président du Bureau. Au départ, ce dernier était hésitant, estimant qu’il doit encore cumuler beaucoup d’expériences avant de prétendre à ce poste. Discutant de la question avec l’un de ses mentors politiques dont le journal se réserve le droit de taire le nom, il a été vite conseillé de ne pas répéter l’erreur de l’ancien Sénateur de l’Ouest, Steven Benoit, qui avait en 2010 toutes les chances de remporter haut la main les Présidentielles s’il avait participé à ce scrutin. Gary Bodeau semble prêter une oreille attentive à ses conseillers et, du coup, mettre en exécution, dans une certaine mesure, leur lecture.
Comment peut-il oser déclarer sa candidature face un Cholzer Chancy qui avait le contrôle de la majorité? Et pourquoi ce dernier s’est-il retiré de la course pour laisser ainsi le champs libre à son collègue Bodeau, s’interrogent analystes et observateurs ?
Le jeune Député ne s’est jamais précipité, confie une source proche du concerné. Il a donc le timing. Ce qui lui donne une avance considérable sur ses pairs dans ses différentes démarches visant à faire bouger les lignes. Cette même source a fait allusion, entres autres, au leadership dont il avait fait montre lors des négociations dans le cadre de l’élection devant conduire au pouvoir l’ex-sénateur des Nippes, Jocelerme Privert. Très fougueux et astucieux politiquement, il est devenu, en un temps record, un politicien à surveiller tenant compte de son chevauchement dans le milieu.
Cette entente trouvée au sein des blocs majoritaire et minoritaire pour le propulser à la Présidence du Bureau de la Chambre Basse fait sans doute de lui un rassembleur. Quant à Cholzer Chancy qui est devenu pour le moment un général sans soldats, n’a-t-il pas fait un dépassement pour non seulement maintenir en vie l’APH, ce bloc politique soutenant le gouvernement, et sa bonne relation avec le Président Jovenel Moise ?
En tout état de cause, les deux hommes ont intérêt à faire bon ménage pour éviter que cette Chambre sombre dans le chaos.
Ayant intégré l’Administration publique en 2012 comme conseiller spécial de l’ancien premier ministre Gary Conille en communication, et ensuite membre de cabinet particulier de Laurent Salvador Lamothe, Gary Bodeau peut aujourd’hui s’enorgueillir d’avoir plutôt choisi de représenter une frange de la population au pouvoir législatif que de faire carrière dans l’Administration Publique. Le nouveau Président de la chambre des Députés, après son élection, va-t-il être un homme de bloc, ou un Président qui rassemble toute cette mosaïque dans l’intérêt du peuple haïtien?