Le Premier ministre Gary Conille, en insistant sur l’importance de financer la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité, a déclaré : « Nous avons besoin de vous. Votre aide est non seulement nécessaire, elle est cruciale. » Cette mission représente une lueur d’espoir pour Haïti
Aux côtés du Premier ministre canadien Justin Trudeau, du secrétaire général de l’ONU et du président du Kenya, William Ruto, Gary Conille a pris part à la session du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), l’un des six principaux organes de l’ONU. Il y a d’abord souligné l’importance cruciale de cette mission pour restaurer l’ordre et la sécurité en Haïti, appelant la communauté internationale à agir rapidement et à respecter ses engagements envers le pays.
Peu avant cette rencontre, lors d’un tête-à-tête entre Justin Trudeau et Gary Conille, le Premier ministre canadien a souligné l’importance de stabiliser Haïti sous le leadership du Kenya, tout en apportant une aide humanitaire, encourageant la tenue d’élections et faisant face aux grands défis auxquels Haïti est confrontée.
Face à une crise sécuritaire sans précédent, Gary Conille a rappelé que la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMS) est un élément clé dans la lutte contre l’insécurité croissante causée par les gangs armés. Il a insisté sur la nécessité de renouveler le mandat de la mission et de garantir son financement. « Actuellement, seulement 400 policiers kenyans sont déployés, alors que les promesses évoquaient 2 500. C’est insuffisant et le déploiement prend trop de temps », a-t-il souligné.
Un appel à l’unité internationale
« Nous ne pouvons pas mener ce combat seuls. Il est impératif que la communauté internationale se tienne à nos côtés, avec des moyens à la hauteur des enjeux », a déclaré Gary Conille. Il a dressé un tableau alarmant de la situation en Haïti, où des gangs bien organisés menacent la stabilité nationale. Selon lui, « si nous échouons, ce ne sera pas seulement Haïti qui plongera, mais toute la région en portera les cicatrices ». Il a également dénoncé le contraste entre l’aide fournie à des pays comme l’Ukraine et Israël, et le manque de financement pour Haïti, soulignant que « les enfants haïtiens ne sont pas moins importants que ceux de l’Ukraine ou d’Israël ».
La MMS a été mise en place pour soutenir les forces de sécurité haïtiennes dans leur lutte contre les gangs armés qui terrorisent la population et remettent en question l’autorité de l’État. Le Premier ministre a affirmé que, grâce à cette mission, « nos forces de police et les Forces Armées d’Haïti ont lancé des opérations ciblées et méthodiques dans les quartiers gangrénés par ces factions criminelles ».
Les défis à venir
Cependant, Gary Conille a reconnu que les défis restent immenses. « Les gangs auxquels nous faisons face ne sont pas de simples bandes désorganisées ; ce sont de véritables groupes armés, souvent bien équipés et déterminés, avec des ramifications transnationales », a-t-il averti, soulignant la nécessité d’un soutien international durable pour renforcer les capacités des forces de sécurité locales.
En outre, il a insisté sur le fait que la sécurité est la première pierre nécessaire à la reconstruction d’Haïti. « La sécurité doit être accompagnée d’un engagement fort envers la démocratie et le développement économique », a-t-il ajouté, précisant que le succès de la MMS ne dépend pas uniquement des actions militaires, mais aussi d’un plan de développement multisectoriel.
Un appel urgent à la mobilisation internationale
Le Premier ministre a également lancé un appel à la mobilisation urgente des ressources. « Haïti a besoin d’un soutien immédiat pour répondre à l’urgence humanitaire en cours, en fournissant à notre peuple de la nourriture, de l’eau potable et des soins médicaux », a-t-il déclaré, soulignant le lien étroit entre sécurité et développement.
Dans son discours, Gary Conille a insisté sur l’importance cruciale de l’aide internationale pour faire face à la crise multidimensionnelle que traverse Haïti. Il a précisé que « nous ne pouvons pas mener ce combat seuls » et a réitéré la nécessité d’un soutien urgent de la communauté internationale. « Si nous échouons, ce ne sera pas seulement Haïti qui en souffrira, mais toute la région », a-t-il averti.
En conclusion, il a exhorté la communauté internationale à tenir ses engagements financiers envers la MMS, soulignant que « sans cette mission, nos efforts seront vains, et le chaos continuera de se propager ». Il a affirmé que l’aide internationale est non seulement nécessaire, mais aussi cruciale pour soulager la souffrance du peuple haïtien et permettre au pays de se reconstruire durablement.
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