Le représentant élu du secteur des droits humains exhorte le CPT à respecter les résultats de l’élection démocratique d’août 2024.
Dans une correspondance datée du 15 octobre 2024, adressée aux membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Me Gédéon Jean, candidat élu pour représenter le secteur des droits humains au Conseil Électoral Provisoire (CEP), exprime sa surprise et sa profonde préoccupation à la suite de la décision du CPT de l’écarter lors de la formation partielle du Conseil. En effet, un arrêté présidentiel publié le 19 septembre 2024 a nommé sept des neuf membres du CEP, mais a provisoirement écarté Me Jean, malgré son élection dans un processus qu’il décrit comme « transparent, inclusif et démocratique », tenu à l’Hôtel Marriott en présence de plusieurs acteurs, dont l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ).
Dans cette même correspondance, Me Jean rappelle que l’OPC a exprimé publiquement ses inquiétudes concernant cette situation, et a exhorté le CPT à respecter le choix du secteur des droits humains en intégrant officiellement Gédéon Jean au sein du CEP. Il rappelle également que la représentante du secteur des femmes, dont la désignation est toujours attendue, n’a pas encore été nommée.
Revenant sur l’élection du 26 août 2024, Gédéon Jean précise qu’il a obtenu 81 voix contre seulement 2 pour son concurrent Freud Jean, représentant de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH), et 3 pour Jaccillon Barthelemy, cadre du CEP. Il souligne qu’aucune contestation n’a été formulée après le scrutin, confirmant ainsi la légitimité de sa victoire.
Jean conclut en appelant le CPT à rectifier cette décision, rappelant que la Constitution haïtienne et les instruments internationaux des droits de l’homme garantissent le droit des organisations de défense des droits humains à participer aux affaires publiques. Il met en garde contre toute interférence qui pourrait compromettre la transparence des prochaines élections, et plaide pour que le CPT prenne les mesures nécessaires afin de respecter la volonté du secteur des droits humains.
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