La cour des comptes relève « un manque de préparation, de coordination ou de planification » dans la gestion de la réponse gouvernementale à la pandémie de covid-19.
La Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA), a publié en ce mois de juin un rapport d’audit sur la gestion de la réponse gouvernementale à la pandémie de covid-19 période mars 2020 – janvier 2021. D’une manière générale, la Cour dit avoir observé, en exploitant la documentation disponible, des problèmes qui concernent la gestion de la Réponse Gouvernementale dans son ensemble. « En tout état de cause, ils peuvent être attribués à un manque de préparation, de coordination ou de planification, ce qui porterait à dénoncer des problèmes de gestion complexes ou d’organisation, qui ne sont pas réglés à mesure qu’ils surviennent pour responsabiliser les ministères et organismes publics, et améliorer la qualité des services qu’ils sont appelés à fournir à la population », précise la CSCCA.
Le rapport fait état, à travers les autres sections, des résultats spécifiques découlant de l’évaluation des différentes interventions des entités mobilisées dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Il rend compte aussi autant que faire se peut des résultats de l’évaluation de toute intervention repérée pour toute autre organisation du secteur public qui a engagé l’État en recourant à des procédures célères de passation de marchés pendant la période de l’état d’urgence sanitaire. Ces différentes sections comportent des constatations et des recommandations sur des institutions comme le MAST, le MICT, le MSPP, le MTPTC, le MENFP ou le MDE.
La Réponse gouvernementale, mise en œuvre dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19, a certainement fonctionné dans plusieurs domaines ou dans différents endroits à travers le pays, reconnait la CSCCA. Cependant, les limitations qui sont évoquées dans le présent rapport n’ont pas permis à la Cour d’exprimer une opinion sur les réalisations faites par les entités mobilisées au niveau du Gouvernement.
La Cour avance qu’elle n’a pas pu vérifier de manière étendue, tant sur le plan du financement que celui de la dépense ou des réalisations qui devraient en résulter, toutes les transactions relatives à la gestion de la pandémie de Covid-19 par le Gouvernement. Cependant, en ce qui a trait à la régularité formelle des dépenses examinées ou circonscrites dans le champ de l’audit, les dispositifs de contrôle interne ont pleinement démontré, sauf pour les transactions entachées des anomalies signalées, leur efficacité dans les conditions de mise en œuvre actuelles.
La Cour des comptes a conclu que « l’absence de rapports produits sur la gestion des projets, mis en œuvre par les différentes entités gouvernementales mobilisées dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, constituait un problème majeur ouvrant sur l’écart de responsabilité ». Sur la base de cette considération, elle n’a pas pu émettre une opinion sur la performance de la gestion gouvernementale.
Il ressort de ces considérations, poursuit la Cour, que la pandémie de Covid-19, dont le pays a été dans une certaine mesure épargné jusque-là des multiples dangers, constitue une opportunité en ce sens qu’elle a mis à l’épreuve les capacités réelles du pays à faire face à des urgences sur le plan sanitaire et économique en même temps. Dans le contexte de la vulnérabilité générale du pays, il est important de retenir que des situations comme cette pandémie, qui a fait des dégâts considérables dans de nombreux pays, peuvent se produire à tout moment.