Grande marche du secteur médical dans la zone métropolitaine, soutenue par l’opposition, contre l’insécurité.
Port-au-Prince , Haïti .- En réaction à l’assassinat du Docteur Ernst Pady lors de cette attaque qui semble être une tentative de kidnaping, le dimanche 28 février dernier, des membres du personnel médical du pays joints par des militants et organisations de l’opposition ont marché dans les rues de la capitale et Delmas ce dimanche 7 mars. La grande foule a marché contre l’insécurité grandissante et le phénomène du kidnapping qui fait rage dans la société haïtienne.
Moins nombreux que les participants à la marche de dimanche dernier contre l’insécurité, la dictature et pour exiger le départ du président Jovenel Moïse, des milliers de personnes ont quand même été présentes dans cette marche. La manifestation a commencé dans les parages de l’hôpital de l’université d’État d’Haïti(HUEH), le plus grand centre hospitalier du pays pour ensuite se rendre sur l’autoroute de Delmas.
Les médecins ainsi que les militants de l’opposition ont craché leur colère contre l’assassinat du Dr Ernst Pady, âgé de 63 ans et dénoncé l’impunité qui règne dans le pays. La marche s’est déroulée dans une ambiance relativement calme. Des branches d’arbres et des pierres, parfois des pneus enflammés ont été déposés sur le parcours. Des tirs ont été entendus mais aucun mort n’est à déplorer.
Les manifestants voulaient se rendre sur les lieux du domicile du médecin pédiatre assassiné. Arrivés à Musseau, non loin de la résidence du premier ministre, des agents des unités de maintien d’ordre ont lancé des bonbonnes de gaz lacrymogènes. Ce qui a créé une panique dans la foule.
Les manifestants ont poursuivi leur parcours en longeant la route de Bourdon jusqu’à Canapé-Vert, là où vivait le Dr Pady. Des riverains, à l’entrée de sa maison, l’ont présenté comme un médecin humaniste. En pleur, très remontés contre les autorités en place, ils ont exigé justice pour sa famille et exigé la fin du phénomène du kidnapping. Sur la place du Canapé-Vert, les organisateurs de la marche ont délivré un message pour rappeler la nécessité de combattre le kidnapping et l’insécurité.
« Le monde ne doit pas être insensible aux cris du peuple haïtien. Un peuple qui dit non aux actes de kidnapping mais oui à la justice. Nous rêvons d’un pays où les Haïtiens peuvent vivre en paix et en harmonie. Nous n’avons aucun pays de rechange. Nous voulons la sécurité, la paix dans le pays et l’application de l’article 134.2 de la Constitution qui consacre la fin du mandat du président Moïse. Comme plusieurs secteurs qui se sont prononcés sur cette question, le secteur médical demande le respect de la loi et de la constitution « , a déclaré l’un des représentants du secteur médical.
Il s’agit de la troisième grande manifestation organisée par la société civile contre l’insécurité, la dictature et le kidnapping dans le pays, depuis le début de l’année 2021. Selon le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (CARDH) qui dresse un bilan des cas de kidnapping enregistrés dans le pays depuis le début de l’année, « pour le mois de février 2021, au moins 50 kidnappings ont été recensés, contre 60 pour le mois de janvier, soit 110 pour les deux premiers mois de l’année 2021. »
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