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Haïti : une enquête auprès des ménages de Mercy Corps montre que près de 98 % des familles dans certaines zones de la capitale sont en proie à une faim sévère.
Outre le climat de violence instauré par les gangs en Haïti, le pays fait également face à une crise alimentaire sans précédent. Une enquête de l’organisation non-gouvernementale Mercy Corps paru le 17 août dernier met en lumière un scénario alarmant de détresse économique et d’aggravation de l’insécurité alimentaire dans certains endroits de la zone métropolitaine où 97,45% des familles sont en proie à une faim sévère.
Sur 2 664 ménages interrogés à Croix-des-Bouquets et Delmas, l’enquête de Mercy Corps révèle que 2 596 d’entre eux font face à une famine sévère. Près de 66 % des ménages dirigés par des femmes sont incapables de subvenir aux besoins de leur famille alors que 31,91 % de ménages dirigés par des hommes sont confrontés à des défis similaires.
Par ailleurs, 75% de ceux qui avaient une source de revenu ont déclaré qu’il leur était toujours “immensément difficile” de joindre les deux bouts avec un revenu mensuel inférieur à 10 000 gourdes (74 dollars US) en raison d’un manque d’activités génératrices de revenu, souligne le rapport de Mercy Corps.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette crise alimentaire, selon l’ONG. Outre des conditions climatiques compliquées pour l’agriculture avec une faible pluviométrie, cette crise découle aussi de la violence des gangs armés. « L’activité criminelle, combinée à des opportunités de subsistance limitées, aux chocs climatiques et à la volatilité continue dans les prix et la disponibilité des denrées alimentaires et du carburant, ont exacerbé une crise de la faim déjà grave », explique Johan Lefebvre Chevallier, directeur national de Mercy Corps pour Haïti.
Selon l’Organisation des Nations-Unies (ONU), 5,2 millions de personnes, soit près de la moitié de la population du pays, ont désespérément besoin d’une aide humanitaire pour se nourrir. Près de trois (3) millions d’entre eux sont des enfants.
L’aggravation de cette crise intervient à un moment où le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a été contraint de réduire de 25% le nombre de personnes recevant une aide alimentaire d’urgence en Haïti, en raison de la baisse des niveaux de financement.
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