Les locaux de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif sis à l’avenue Christophe a été la cible d’une attaque armée le lundi 24 juin 2019. Les impacts de balles sont visibles sur la barrière principale de cette institution de contrôle chargée d’auditer et de sanctionner la gestion des comptables de deniers publics. Les juges sont encore sous le choc, craignant pour leur sécurité personnelle. Cette attaque dont il est question, survient moins d’un mois après la publication du deuxième rapport d’audit de la CSC/CA sur la gestion du fonds PetroCaribe qui révèle une fois de plus une vaste opération de corruption et de détournement des ressources du trésor public.
Face à cette situation alarmante, Pierre Espérance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains, qui a parlé à plusieurs d’entre eux, a dénoncé des menaces et des actes d’intimidation dont sont l’objet les membres de la cour avant même la publication du premier rapport en janvier dernier.
« Les menaces et intimidations affectent au plus au point tous les employés de l’institution qui reçoivent sans arrêt des appels anonymes. Certains ont déjà laissé le pays. Leur sécurité n’est pas renforcée contrairement à la promesse des autorités concernées. Il n’y a pas de moyens effectifs mis à leur disposition pour faire leur travail. Moi, j’en conclus à une volonté manifeste de la part du régime en place de rendre dysfonctionnel la CSA/CA au même titre que l’UCREF et l’ULCC »,déclare Pierre Espérance lors d’une interview accordée à l’agence Juno7 ce vendredi.
Dans cette même optique, le défenseur de Droits Humains tient à rappeler que les juges de la Cour des Comptes sont à une phase importante dans leur travail sur l’affaire PetroCaribe. »Ils doivent préparer un rapport sur la gouvernance du fonds PetroCaribe. Et c’est extrêmement important pour l’avancement du dossier »,précise-t-il.
Dénonçant le comportement suspect du Sénat de la République qui, près d’un mois après avoir reçu le deuxième rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, n’a toujours pas transmis ce document au commissaire du gouvernent pour les suites judiciaires, Pierre Éspérance lance un appel à solidarité aux membres de la CSC/CA qui, selon lui, ont besoin du support de toute la société, notamment les PetroChallengers, maillons indispensables dans la lutte pour aboutir au procès PetroCaribe.