Haiti: Des centaines d’enfants contraints de fuir Cité Soleil et se réfugient à Saint-Louis de Gonzague et dans d’autres centres en raison de la guerre des gangs.
Port-au-Prince, Haiti.- La guerre des gangs qui éclaté dans la commune de Cité Soleil depuis une dizaine de jours a contraint plusieurs familles à quitter leurs maisons pour trouver refuge dans des endroits plus ou moins calme. La plupart des personnes ayant fui la commune de Cité Soleil sont des femmes et des enfants qui n’ont pas de logements, qui sont privés de nourriture et de soins de santé. Des enfants ont même perdu leurs parents durant ces affrontements.
Le groupe communautaire Kizito, une institution religieuse fondée en 2017 ayant l’habitude de travailler à Cité Soleil, accompagne depuis le 18 juillet dernier environ 700 enfants déplacés dont 307 sont logés à Saint-Louis de Gonzague, selon les précisions de Betshina Louis, porte-parole de l’institution.
En effet, nous avons visité les enfants déplacés qui sont logés à Saint-Louis de Gonzague, situé entre Delmas 31 et 33. Sur le terrain de basket-ball pour les classes secondaires, des dizaines d’enfants sont en train de jouer, d’autres sont un peu timides en donnant l’impression qu’ils se rappellent des scènes chaotiques qu’ils ont vécu dans les quartiers où les groupes armés font parler la poudre.
Pour effacer ces scènes horribles de leur pensée, l’équipe de Kizito leur offre chaque jour un programme intéressant, selon la porte-parole de l’institution. « Ils ont des séquelles c’est la raison pour laquelle nous travaillons avec eux tous les jours en créant des moments d’animation et de jeux », a indiqué Betshina Louis.
Le groupe Kizito avec la collaboration du Programme Alimentaire Mondial et le Food For The Poor se chargent de donner à manger à ces enfants qui parmi eux ne sont pas en compagnie de leurs parents. « Avec le support du PAM, il distribue deux repas par jour c’est-à-dire le déjeuner et le dîner. Food For The Poor prend en charge le souper », a expliqué Betshina Louis.
Par ailleurs, la responsable a aussi rappelé que l’institution Saint-Louis de Gonzague s’apprête à ouvrir ses portes dans environ un mois pour recevoir ses élèves. En ce sens, elle demande l’intervention de l’Etat quand on sait qu’en vertu de la souveraineté des États, il revient aux autorités d’aider et de protéger les personnes en difficulté. Le rôle de la communauté internationale est complémentaire. « N ap mande èd pou yo ka anfème kay pou yo, pou yo te retire yo la paske yo pa ka rete la pandan lontan », a-t-elle lancé aux instances concernées.
Ces enfants dorment dans des salles de classe transformées en dortoirs sur des matelas distribués par Kizito. Des cliniques mobiles de l’UNICEF et de Rotary sont mises à leur disposition.
Cinq (5) centres d’accueil ont reçu les déplacés depuis le déclenchement de la guerre des gangs à Cité Soleil: Saint-Louis de Gonzague, Mère Térésa, Centre Élisabeth, Institution St Paul et la résidence des sœurs religieuses située à Sarthe.
Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés, dans les situations de conflit armé, les personnes déplacées jouissent des droits prévus par les mécanismes de protection en vertu du droit international humanitaire, comme tous les autres civils c’est-à-dire une fois déplacées, les personnes conservent un large éventail de droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques,
… notamment le droit à une assistance humanitaire de base (nourriture, médicaments, abri), le droit d’être protégé contre la violence physique, le droit à l’éducation, la liberté de circulation et de résidence, les droits politiques tels que le droit de participer aux affaires publiques et le droit de participer aux activités économiques, a précisé l’instance internationale sur son site internet.
Rappelons que le RNDDH avait dressé un rapport sur cette guerre sans fin à Cité Soleil. Selon l’organisme des droits humains, au moins 89 personnes ont été tuées, 16 personnes portées disparues, 74 blessées par balles ou à l’arme blanche et 127 maisons ont été détruites, dans cette guerre qui a commencé autour de 3 heures du matin, le 7 juillet 2022 et dont l’objectif est de déloger le chef de gang de Nan Brooklyn, Gabriel JEAN PIERRE alias Ti Gabriel ou Gabo, actuel dirigeant du G-Pèp, en vue de soumettre toute la commune de Cité Soleil au G-9 an Fanmi e Alye.
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