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La capitale haïtienne doit faire face à un soulèvement général des gangs qui contrôlent une partie de Port-au-Prince.
Depuis deux jours, la capitale s’est transformée en un immense chaudron à ciel ouvert. Les gangs sont sortis de leurs territoires et s’en prennent maintenant aux quartiers situés au centre de la capitale. De nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux témoignent de la violence des assauts perpétrés par ces groupes armés.
Les images d’élèves et de lycéens accroupis sous leurs tables en classe au son des rafales d’armes automatiques glacent le sang de n’importe quel parent haïtien. À Rue Chavannes, le bâtiment abritant Radio Télévision Caraïbes a reçu une balle dans l’une de ses fenêtres sans faire de blessés. Le Ministère de la Communication a également été vandalisé par des habitants profitant du chaos engendré par ces différentes attaques.
Près de l’ambassade américaine sur la route de Tabarre, le bureau central de l’OAVCT a été incendié sans intervention de la police. À Delmas 18, des individus armés se sont attaqués au dépôt appelé Kay Pastè en le vidant de toutes ses marchandises. Le pénitencier a lui aussi été pris d’assaut par le chef de gang Izo et malgré la résistance des gardiens, une partie des prisonniers dont Bout Janjan, Djouma et Chinay auraient réussi à prendre la fuite.
Plusieurs sources concordantes confirment que depuis la matinée, des messages vocaux annonçant une prochaine attaque circulaient sur les réseaux. Le syndicat de police Synapoa déplore également que malgré les nombreux appels sur les réseaux sociaux en matinée, la direction de la PNH ait dédaigné envoyer des renforts pour sécuriser le Pénitencier National. Les policiers ont depuis quelques jours payé un lourd tribut face aux gangs armés. Après les attaques perpétrées sur les sous-commissariats de Bon Repos, puis celui de Delmas 3, le Pénitencier National se voit à son tour devenir la cible privilégiée des gangs.
Un vent de panique s’est abattu sur Port-au-Prince et les étrangers commencent à réfléchir à la meilleure manière de fuir le pays. Les ambassades, dont celle de la France, ont déjà envoyé des messages d’alerte à tous leurs ressortissants les obligeant à rester cloîtrés chez eux jusqu’à nouvel ordre. Chose plutôt rare en général, ces ambassades préconisent de limiter les déplacements. Si l’interdiction est stipulée, il y a fort à penser que la situation devient hors de contrôle même pour les diplomates. Quant aux États-Unis, ils déconseillent maintenant fortement à leurs ressortissants de fouler le sol de notre territoire.
Le journaliste Wendell Théodore de Radio Télé Métropole confirme que la capitale est sur le point de basculer aux mains des gangs armés en résumant la situation par ces termes : « Port-au-Prince à feu et à sang, policiers tués, évasions du pénitencier National, incendies des bâtiments publics, la capitale haïtienne est sous contrôle presque total des gangs ».
Petit à petit, Haïti s’enfonce dans un chaos dont personne ne voit la fin. »
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