S’ils sont nombreux à exiger la démission inconditionnelle du Président de la République, celui-ci peut néanmoins compter sur la pondération de certains groupes qui prônent le dialogue pour sortir le pays de cette impasse. Parmi eux, le Regroupement des Intellectuels et Professionnels Haïtiens d’Outre-Mer (RIPHO).
Préoccupés par la crise sociopolitique, ces compatriotes, résidant pour la plupart aux États-Unis, au Canada, en Rép. Dominicaine, en Europe, entre autres, rejettent toutes formes violentes d’expression populaire. « Le pays est déjà trop pauvre pour faire les frais des pillages et des destructions des biens publics et privés à répétition » argumentent-ils.
L’association croit que le dialogue est la seule voie qui peut sortir le pays de cette crise. « Seul le dialogue comme moyen de résolution de conflit peut insuffler un nouvel air à notre démocratie balbutiante. C’est le seul moyen de sortir le pays de l’impasse où il se trouve » souligne-t-elle, appelant ainsi les acteurs à s’asseoir.
Selon le RIPHO, « personne aujourd’hui ne peut se vanter d’être le champion de la cause du peuple haïtien. La responsabilité de nos malheurs est collective ». Le regroupement rejette ainsi « tout bricolage visant un changement d’acteurs qui ne servira qu’à assouvir les désirs de certains groupes d’intérêt au détriment des revendications légitimes du peuple haïtien ».
Ainsi, le départ de Jovenel Moise n’apportera que ce l’on a déjà vécu, à en croire le regroupement. « […] L’on ne peut pas continuer à faire la même chose et espérer avoir de résultats différents. Démissions, exils et assassinats des chefs d’État ont été depuis Jean Pierre Boyer nos moyens privilégiés de résoudre nos problèmes politiques. Résultats : Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental et le plus inégalitaire de l’Amérique latine et des caraïbes ».
Par ailleurs, ces compatriotes s’accordent sur le fait qu’il faut un chambardement de ce système qui, selon eux, repose sur la contrebande et le monopole comme mode opératoire. « L’éclatement de ce système est indispensable à l’aboutissement des aspirations revendicatives exprimées par nos compatriotes » soutiennent-ils.