Des parlementaires haïtiens appellent au soutien de leurs homologues à travers le monde. Une correspondance signée de Patrice Dumont, Nenel Cassy, Jean Marie Salomon, Dieudonne Luma Etienne, Youri Latortue, entre autres, dénonce le projet de l’Exécutif de « bafouer les prescrits du décret électoral 2015 en forçant le départ de 2/3 des sénateurs en fonction ».
« Ce 13 janvier 2020, le président Jovenel Moïse dans une adresse à la nation, a déclaré avoir constaté la caducité du Parlement avec le départ de la Chambre des députés et de 2/3 du Sénat, ce en violation des articles 94.2, 95.1, 111.1, 136 de la Constitution, de l’article 24 de la Convention Américaine relative aux droits de l’Homme […]. De plus , ce 14 janvier 2020, un grand dispositif de police spécialisée en émeutes a interdit l’accès au Parlement aux Sénateurs dont l’Exécutif a écourté le mandat » expliquent les sénateurs dans cette lettre datée du 14 janvier.
Or, rappellent ces Parlementaires, les deux groupes de sénateurs visés par le projet de l’Exécutif ne sont pas appelés à partir ensemble, se référant à l’article 50.3 du décret électoral du 2 mars 2015.
Les signataires de cette correspondance soulignent la nécessité , face aux menaces dont ils sont l’objet de la part du Chef de l’État, de porter ces faits à la connaissance de la communauté internationale élargie des Parlementaires et de solliciter de leur part une intervention. Ce, disent-ils, dans le but de rétablir les droits démocratiques du peuple haïtien dans ce contexte de crise aiguë.
L’Union inter Parlementaire dont le siège se trouve à Genève, le Bureau d’Observateur Permanent de l’Union Interparlementaire auprès des Nations Unies à New York, le Parlement européen à Bruxelles, Parlement Andin, l’Assemblée des Parlementaires Francophones, sont quelques-uns parmi les destinataires de cette correspondance.