« Notre situation économique est totalement déséquilibrée. Les gouvernements qui se sont succédé pendant ces 30 dernières années ont fait des choix systématiques qui nous amènent là où nous sommes aujourd’hui », à déclaré le gouverneur de la Banque Centrale, sur le plateau de l’émission annuelle baptisée « Rendez-vous économique », animée par l’économiste Kesner Pharel.
De l’avis du gouverneur de la BRH, cela est dû à la libéralisation du marché depuis 1986 sans penser à protéger les producteurs locaux.
« Nos dirigeants ont fait le choix de financer la consommation des haïtiens à partir de l’importation,ce, de manière systématique qui atteint cette année la barre de 5.6 milliards de dollars », ajoute le numéro 1 de la Banque Centrale.
« Il est temps de changer de cap et c’est fondamental. il faut axer l’économie sur la production afin de créer plus de dollars, a-t-il martelé, convaincu que le pays peut bénéficier plus dans l’exportation.
« L’inflation est aujourd’hui à 13.2 selon IHSI, alors qu’on a une croissance économique de 1.5, dérisoire par rapport à la croissance démographique. Elle est négative et elle se repose majoritairement sur l’agriculture soit 20% du PIB, le commerce soit 28% du PIB et le BTP qui représente 10% », argumente-t-il.
S’agissant de la hausse du taux de change sur le marché, en plus du problème de production qui handicape l’économie, les événements sociaux politiques y sont des facteurs incontournables, s’il faut croire le gouverneur de la banque de la République. Il prend en exemple les événements des 6,7 et 8 juillet de l’an dernier. « La politique monétaire est efficace qu’en situation de stabilité », rappelle-t-il.
Malgré la détérioration constatée de la situation macro-économique du pays, le gouverneur Jean Baden Dubois tient à réitérer la volonté de la Banque Centrale de stabiliser la monnaie nationale. Mais pour ce faire, il ne demande qu’une chose: la stabilité. Pourra-t-il réussir? Personne n’est sûre de rien.