Il est indéniable d’avancer qu’Haïti fait partie du cercle très fermé des pays dits sous-développés de l’hémisphère sud. La situation socio-économique de la population illustre bien cet état de fait.
En effet, selon la Banque mondiale, 52% de la population pataugent dans la pauvreté et 24% dans l’extrême pauvreté en 2018. Si les données et les statistiques officielles ne cessent de prouver que le pays est au bord d’une gouffre, les chiffres que vient de dévoiler l’économiste Etzer Émile ne font que confirmer que l’état de l’économie haïtienne est similaire à celui d’un malade plongé dans le coma.
Dans une publication sur le réseau social Twitter, Etzer Émile a révélé que les transferts de la diaspora vers Haïti en 2018, atteignant un record de 3,2 milliards de dollars, sont trois fois plus élevés que les exportations d’Haïti et dix fois plus élevés que les revenus touristiques. Ces transferts représentent ainsi 37 % de toute la richesse produite dans le pays.
Le constat alarmant de l’économiste, qui ne devrait étonner personne, est que ces transferts représentent le double des recettes de l’État. Un État mis à mal et paralysé par la corruption, la gabegie administrative à tous les niveaux.
L’on comprendrait mieux si l’État haïtien venait à encourager l’émigration massive des Haïtiens. Et ce en dépit de la situation critique que traversent beaucoup de nos compatriotes dans certains pays d’accueil depuis un certain temps.