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Haïti – insécurité: balle perdue, la frayeur des citoyens qui vivent dans des quartiers populaires de la capitale haïtienne.
Depuis plusieurs jours, une situation de panique règne au centre-ville de Port-au-Prince où des hommes lourdement armés font parler la poudre. Des habitants de bas de Delmas, Cité Soleil, Bel-Air, Fort National et d’autres zones avoisinantes sont exposés aux affrontements des groupes armés qui sèment la terreur. Des tirs d’armes automatiques sont entendus à longueur de journée, une situation qui met en danger la vie de paisibles citoyens installés chez eux dans les quartiers populaires.
En effet, depuis le déclenchement de cette guerre, plusieurs citoyens ont été victimes d’une balle perdue communément appelée dans le langage haïtien «bal mawon». Des balles perdues traversent les murs des maisons pour atteindre les gens chez eux. D’autres ont été touchés, ce qui crée une frayeur chez ces habitants qui sont obligés de vivre dans la peur dans ces quartiers populaires dominés par ces bandes criminelles qui opèrent au quotidien pour le contrôle de territoire.
« J’ai un ami qui a été touché au niveau de la tête par une balle perdue dans le quartier du Fort National dimanche dernier », a expliqué un citoyen. « Il a été touché à l’intérieur d’une église. C’est inadmissible, on ne peut pas vivre comme ça dans un pays pourri par des individus armés qui sèment la terreur au sein de la population », déplore ce jeune citoyen.
Lundi, plusieurs personnes ont été touchées par des balles perdues au centre-ville. À la mi-journée, des tirs d’armes automatiques ont été entendus au niveau du Champ de Mars, Poste Marchand et Solino. Des citoyens ont témoigné que ce concert de cartouches a eu lieu au niveau de Bel-air, Bas Delmas entre autres. Lors de ces attaques, un reporter de Juno7 a pu constater que deux citoyens ont été blessés par des balles perdues.
À Cité Choun, une petite localité située à l’avenue Poupelard à proximité de la Ravine Pintade (Rue Nord Alexis), une femme a été touchée au niveau du pied par une balle perdue alors qu’elle était chez elle. « Nos voisins sont en danger pendant que le quartier n’est pas en guerre. Regardez la longueur d’un projectile qui l’a blessée. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités pour mettre un terme à ce désordre. La population est en train de s’étouffer dans une telle condition. On n’est pas en sécurité au dehors ni à l’intérieur de notre maison », a critiqué le voisin de la victime.
Un cas similaire a été enregistré au niveau de «Kafou Samida», zone Rue Mon Plaisir. Un citoyen qui s’apprêtait à rentrer chez lui a été touché au niveau du bras par une balle perdue et a été transporté d’urgence à l’hôpital, selon des témoins.
Aujourd’hui, des tirs ont été entendus. Lors de notre visite à Cité Choun, Poste Marchand, les parents ont exigé à leurs enfants de rester à l’intérieur de la maison pour éviter d’être atteints de balles perdues qui commencent à faire beaucoup de victimes au sein de la population notamment dans les quartiers populaires.
Notons qu’une balle tirée en l’air peut atteindre une altitude de 2 750 mètres en 19 secondes. Une fois qu’elle descend, sa vitesse est de 60 mètres par seconde. Les scientifiques ont révélé qu’avec une telle vitesse, cette balle peut provoquer des blessures fatales ou considérables.
Pendant ce temps-là, plusieurs quartiers sont toujours contrôlés par des gangs armés qui imposent leur loi. Des citoyens sont obligés de cohabiter avec les gangs. La population est piégée, l’Etat est resté impuissant.