Le nouveau commissaire du gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Paul Eronce Villard, est on ne peut plus motivé à combattre le phénomène de la détention préventive prolongée, véritable cancer rongeant le système judiciaire haïtien, plus particulièrement la juridiction de Port-au-Prince, dit-il.
Son nouveau plan d’action adopté conjointement avec le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Stanley Gaston et le doyen du TPI de Port-au-Prince, Bernard Sainvil, vise à statuer sur les dossiers non-traités qui se trouvent dans les tiroir du tribunal, estimés à 500 ainsi que tous les dossiers en attente. L’ambition du CG, est de faire de la circonscription de Port-au-Prince, un modèle dans la lutte contre la détention préventive prolongée.
« Près de 90 % des prisonniers au pénitencier national sont en situation de détention préventive prolongée. 70% des dossiers se trouvant au Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince ne sont pas traités », déplore le commissaire du gouvernement qui veut responsabiliser tous les acteurs de la chaine pénale.
Le CG Villard se donne pour mission de traiter 200 dossiers dans l’intervalle du premier mois succédant la mise en œuvre de son plan d’action. « Il suffit que tout le monde s’y mette activement: avocats, juges…», recommande Paul Eronce Villard.
Parallèlement aux activités relatives à la vie des chambres, 10 audiences seront organisées par jour selon le doyen Sainvil.
« 100 avocats seront disponibles dans le cadre de la permanence déclarée contre la détention préventive prolongée. Nous allons travailler même les week-ends car l’objectif est de terminer l’année avec zéro détention préventive prolongée », a précisé le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Stanley Gaston.