« Le secteur de la justice est en danger », alarme le président de l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens, le juge Jean Wilner Morin qui justifie ses dires par ce qu’il appelle une » ingérence » criante du pouvoir exécutif dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire ».
Parallèlement, Jean Wilner Morin, critique vertement l’exécutif qui selon lui, refuse de payer les arriérés de salaires dûs aux commissaires du gouvernement qui sont aussi privés jusqu’à présent de leur carte de débit, précisant parallèlement que d’autres juges reçoivent régulièrement leurs honoraires.
« C’est une grande discrimination lorsque des magistrats debouts, aussi utiles que les autres magistrats soient ainsi traités », dénonce le juge Jean Wilner Morin.
Réagissant au mauvais fonctionnement de l’appareil judiciaire, le Président de l’Association professionnelle des magistrats, Wando Saint-Villier parle d’un scandale révoltant. » L’exécutif décide de renouveler le mandat des juges qui lui prêtent allégeance, ceux qui promettent de protéger ses intérêts, confirme le juge Wando Saint-Villier.
« Il y a des agents de l’exécutif qui sont là pour tester les juges dont le mandat devait être renouvelé. Pour nommer chaque juge, l’exécutif, via son envoyé, doit s’assurer que celui-ci sera un soumis qui jure d’ignorer tout ce qui pourrait nuire au pouvoir ».
Autre fait insolite qui prouve que le pouvoir judiciaire est sous la tutelle de l’exécutif: les récentes nominations de juges par l’exécutif sans l’aval du Conseil Supérieur du Pouvoir Judicaire.
Une réalité qui soulève l’indignation du juge Wando Saint-Villier qui parle de l’incapacité du CSPJ de jouer convenablement son rôle.
Par conséquent, le juge Wando Saint-Villier annonce une nouvelle grève des magistrats dans 8 jours dans toutes les juridictions si l’Exécutif ne renouvelle pas selon les recommandations du CSPJ le mandat des juges, ne revient pas sur les nominations illégales effectuées en dehors des normes et aussi si les commissaires et substituts du commissaire de gouvernement ne reçoivent pas leurs arriérés de salaires.