Dans sa dernière note sur la politique monétaire, parue au cours de ce mois, la Banque centrale présente un tableau de la situation économique du pays. Pour le 4ème trimestre de l’exercice fiscal 2018-2019, l’activité économique a subi la détérioration du climat des affaires, provoquée par des troubles sociopolitiques et les ruptures d’approvisionnement en carburant. Ces chocs ont contribué au maintien des pressions inflationnistes, affirme la BRH.
Selon cette note, les perspectives pour l’économie haïtienne demeurent mitigées compte tenu de la situation socio-politique. Les prévisions réalisées par les services techniques de la BRH tablent sur la poursuite de la hausse du taux d’inflation annuel au premier trimestre de l’exercice 2019-2020. Ainsi, en glissement annuel, le taux d’inflation devrait s’inscrire à 20,1% en septembre 2019 puis à 20,3% en octobre et novembre 2019.
Au cours du 3ème trimestre, l’activité économique a affiché une décroissance interannuelle de 0,1%, soit une performance en deçà de celle de la même période en 2018, poursuit la BRH.
Concernant le taux de croissance du PIB réel pour l’exercice 2018-2019, il pourrait se situer dans la fourchette -0,6 % et 0,0 %. Toujours à cause de la dégradation du climat des affaires découlant de la persistance des troubles socio-politiques. Cette situation risque d’accentuer l’attentisme et les anticipations négatives des opérateurs économiques avec des incidences négatives tant sur l’investissement que sur l’activité touristique, souligne la BRH.
Concernant les recettes fiscales cumulées d’octobre 2018 au 30 septembre 2019, elles ont atteint 76 159,53 millions de gourdes contre 79 620,64 MG millions en 2017-2018. Ce qui correspond à une baisse de 4,3% par rapport à l’exercice précédent. Elles se situent ainsi en deçà des recettes prévues à 99 165,3 MG de recettes publiques prévues dans le budget 2017-2018 reconduit.
D’un autre côté, les dépenses totales ont atteint 131 334,7 MG dont 103 453 MG de dépenses budgétaires . Cet écart a été compensé par d’autres revenus incluant les certificats de trésorerie et les autres ressources affectées poursuit la note .
« Si l’on considère l’évolution de l’inflation qui s’est établie en rythme annuel à 19,5% au mois d’août 2019, il ressort que les recettes fiscales ont enregistré, en termes réels, une contre-performance significative », souligne la note.
Au niveau du secteur externe, le quatrième trimestre de l’exercice 2019 est marqué par un recul du déficit commercial, une hausse des transferts privés sans contrepartie ainsi qu’une stabilité de la gourde par rapport au dollar américain.
Au cours des 11 premiers mois de l’exercice, le solde commercial est déficitaire de 2,70 milliards de dollars, en baisse de 7,53 % par rapport à la même période de l’exercice précédent. Cette amélioration de la balance commerciale est imputable à l’effet combiné d’une hausse des exportations et d’une légère baisse des importations.
Pour ce qui est du système bancaire, les données disponibles pour les mois d’août et de juillet 2019 font état d’une évolution relativement favorable en termes de la qualité de l’actif et de la rentabilité en rythme trimestriel. Toutefois, en glissement annuel une détérioration relative de la qualité du portefeuille et une baisse de la rentabilité peuvent être observées.