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Haïti : la FJKL salue l’arrestation de Réginald Degand pour traite de personnes

Haïti : la FJKL salue l’arrestation de Réginald Degand pour traite de personnes et la mise sous scellés du club « La Mansion » à Peguy-ville

Dans un communiqué de presse en date du 22 août, la Fondasyon Je Klere (FJKL) applaudit l’arrestation du nommé Reginald Degand et la mise sous scellés du club « La Mansion » à Péguy-ville, un quartier de la commune de Pétion-Ville. M. Degand est accusé d’avoir commis l’infraction de la traite des personnes, pratique consistant à exploiter des individus à des fins lucratives

C’est le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant, qui a procédé à l’arrestation du présumé trafiquant et a mis sous scellés le club « La Mansion ». Me Lafontant, qui était accompagné du responsable du Commissariat de Police de Port-au-Prince et du juge de Paix du Tribunal de Paix de la capitale [section est], a également libéré dix victimes dont neuf Colombiennes victimes de trafic d’être humain.

Des ressortissantes étrangères forcées à travailler comme « esclaves sexuelles »

Fermé en 2020, le club « La Mansion » a fait la une des médias pour avoir été le foyer d’exploitation sexuelle de plusieurs vénézuéliennes et Dominicaines. Mais le club a repris du service avec la complicité des autorités judiciaires de la juridiction du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, selon la FJKL. L’organisme de défense de droits humains indique avoir été touché le 20 août dernier par le président du Comité National de Lutte Contre la Traite Des Personnes (CNLTP), Me André Ibréus, d’un cas de traite de personnes survenu dans ce club à Pétion-Ville.

L’une des victimes, âgée de 25 ans, raconte qu’elle a quitté son pays avec la promesse de travailler en Haïti. C’est à son arrivée qu’elle s’est rendue compte qu’elle a été trompée. « Les conditions sont toutes autres que celles promises au moment de son recrutement : Elle apprend ainsi qu’elle a une dette de voyage de 6 000 dollars américains à honorer, son hébergement mensuel s’élève à 400 dollars américains. En outre, son passeport est confisqué et elle ne peut pas quitter le pays avant le paiement intégral de sa dette », rapporte la FJKL dans son communiqué.

Recrutée en Colombie par Manuella Rotello Rivas pour le compte de Réginald Degand, la jeune femme a dû travailler comme « esclave sexuelle » à raison de 150 dollars américains la nuit. Mais en réalité, elle n’a gagné aucun salaire car des 150 dollars versés par chaque client, 50 revenaient à M. Degand alors que 100 devaient servir à payer sa dette, toujours selon la FJKL.

Libérée de sa dette grâce à un client, la victime affirme avoir été mise en contact avec le Président du CNLTP. Aussitôt informée de cette situation, la FJKL indique avoir alerté le Commissaire du Gouvernement Me Jacques Lafontant. «Après audition de la victime, l’appareil judiciaire s’est immédiatement transporté au club où dix autres femmes ont été libérées sur le champ », rapporte la FJKL.

Confiées au président du CNLTP, neuf des victimes ont refusé la protection de l’État haïtien. Une cubaine en revanche a décidé de solliciter la protection de l’Etat haïtien pour retourner dans son pays, selon la FJKL. L’organisation promet de veiller à ce que la Colombienne bénéficie du même processus.

Recommandations de la Fondasyon Je Klere

Si l’organisation de défense de droits humains se dit satisfaite après la mise sous scellés du club « La Mansion » et l’arrestation du trafiquant Reginald Degand, elle met en garde le Parquet de Port-au-Prince et les autorités judiciaires du pays contre toute forme de violation de la loi en matière de traite des personnes.

Dénonçant les pressions exercées par des politiques sur le Parquet pour la libération du trafiquant, la FJKL invitent les autorités judiciaires à solliciter l’entraide judiciaire pour que la nommée Manuella Rotello Rivas soit recherchée en Colombie pour être extradée en Haïti de même que Alexander, un cousin de Réginald Degand, en République dominicaine. « Leurs biens liés à la Traite doivent être saisis et vendus et les fonds transférés en Haïti », a recommandé l’organisation.

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