Des haïtiens se sont vu refuser l’accès aux soins de santé dans des hôpitaux publics en territoire voisin. Les autorités dominicaines ont pris cette décision, afin, disent-ils, d’alléger le fardeau économique que représentent les haïtiens pour leur système sanitaire.
En réaction, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés ( GARR), exhorte l’administration Moise / Lafontant à prendre des mesures pour empêcher aux citoyens haïtiens d’être humilié de l’autre cote de la frontière.
Le président dominicain Danilo Medina décide de mettre en application l’avertissement du ministre de la Présidence, José Ramón Peralta, qui veut que le Service national de santé (SNS) de son pays fasse payer les soins médicaux aux étrangers. Une menace qui semble ne pas préoccuper les dirigeants haïtiens.
Des militaires dominicains sont déployés devant plusieurs hôpitaux, afin de bloquer des femmes enceintes en quête de soins de santé. << C’est une honte pour le peuple, pour nos dirigeants… Le comportement des autorités étatiques haïtiennes est enfantin>>, déplore le coordonnateur du GAAR, Saint-pierre Beaubrun.
Pour justifier leur position, les dirigeants voisins disent vouloir réduire cette somme de 5 milliards de pesos dépensée chaque année en soin de santé pour les étrangers, notamment les femmes enceintes de nationalité haïtienne. Plusieurs femmes enceintes qui ont tenté de traverser la frontière en quête de soin ont été arrêtées puis refoulées en Haïti. << 15 femmes enceintes ont déjà été rapatriées par des militaires>>, révèle Saint-pierre Beaubrun.
De Janvier à Octobre 2016, le Service national de santé (SNS) en République Dominicaine a confirmé que 94% des 469 520 patients étrangers consultés dans les hôpitaux dominicains sont de nationalité haïtienne, pour une facture estimée à plus de 2 milliards de pesos.