Haïti: mouvement de protestation contre la rareté de carburant et l’insécurité dans les communes de Delmas et Port-au-Prince.
(Port-au-Prince,Haïti).- Depuis plusieurs jours, les affrontements entre gangs armés de Cité Soleil et de bas de Delmas ont rendu impossible la livraison du carburant dans les pompes à essence. Ces zones sont toujours sous le contrôle de plusieurs groupes armés qui imposent leur loi. Les camions citerne sont restés bloqués au niveau du terminal Varreux. Une situation qui a amplifié cette crise obligeant les pompes à rester fermées pendant que le prix des produits pétroliers explose sur le marché informel. Comme résultat, un vent de panique règne ce mercredi au niveau de Delmas et du Centre-Ville de Port-au-Prince. Des chauffeurs de taxi-moto expriment leur ras-le-bol.
En effet, la capitale haïtienne s’est réveillée ce mercredi matin avec une vague de protestation à Delmas et au Centre-Ville de Port-au-Prince. Selon des informations dont nous disposons, ces mouvements de protestation sont survenus en raison de la rareté du carburant dans les pompes considérée comme un prétexte selon certains chauffeurs que nous avons interrogés. « Nos revendications sont pour dénoncer le prix du carburant. Nous ne pouvons pas travailler à cause du carburant. Ils font du marché noir avec les produits pétroliers. J’ai des enfants à occuper, la motocyclette est ma seule source de revenu. « , a lâché un chauffeur de taxi-moto.
Un gallon de carburant coûte entre 1 250 et 1 500 gourdes sur le marché informel. Une situation qui pousse les chauffeurs de taxi-moto et du transport en commun à bloquer plusieurs zones de la région métropolitaine paralysant la circulation dans plusieurs axes de Port-au-Prince et de Delmas.
Des citoyens sont obligés de circuler à pied durant ce mouvement de protestation. « Mwen sot depi Boudon a pye paske li bloke mwen pral Ri Kamo », nous-a expliqué un citoyen qui apparemment est fatigué après avoir marché plusieurs kilomètres.
Nous avons aussi remarqué une faible présence de véhicules privés et du transport en commun dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Les rues sont un peu clairsemées.
Le pays fait face à une crise sociopolitique et économique depuis plusieurs années. Cette crise de carburant devient une habitude dans le quotidien des haïtiens. La guerre des gangs à Cité Soleil et d’autres communes de l’aire métropolitaine ont déjà fait des dizaines de victimes. Les cas d’enlèvement contre rançon continuent d’appauvrir la famille haïtienne. Les prix des produits de première nécessité ont augmenté de façon vertigineuse depuis la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a provoqué une crise alimentaire mondiale.
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