La venue en Haïti, sur invitation de l’exécutif, d’une délégation de l’Organisation des États Américains composée de l’Ambassadeur des États-Unis auprès de l’OEA, Carlos Trujillo, qui préside le Conseil Permanent et le Comité Général de l’organisation et Gonzalo Koncke, Directeur de Cabinet du Secrétaire Général de l’OEA, Luis Almagro,a suscité un tollé qui a mis le pouvoir exécutif dans l’obligation d’apporter des explications.
Au départ, les nouvelles faisaient croire à une délégation officielle de l’OEA. Pas plus tard que vendredi, des révélations de l’ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda Ronald Sanders publiées dans les colonnes de Caribbean News ce même jour ont confirmé que cette mission dirigée par Carlos Trujillo n’était pas mandatée par le Conseil permanent. Des révélations survenues à la suite des propos jugés inappropriés de l’ambassadeur des États-Unis à l’OEA demandant à l’opposition de rétracter et à Jovenel Moïse de gouverner.
En réaction, sur son compte twitter, le Secrétaire Général de l’Organisation des États Américains, Luis Almagro Lemes, a précisé que les deux émissaires répondaient à une invitation du président de la République d’Haïti, lequel il a tenu à remercier tout en promettant le plein soutien de l’OEA à Haïti qu’il estime avoir besoin de démocratie, paix, stabilité, sécurité et prospérité.
Face aux déclarations de l’ambassadeur Ronald Sanders, l’exécutif haïtien se trouve dans l’obligation de réagir. Contacté par la rédaction de Juno7, le Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes, Bocchit Edmond qui a lui aussi confirmé les révélations de Luis Almagro Lemes, a déclaré ce qui suit:
« N’importe quel État membre peut inviter le Secrétaire Général, le Secrétaire Général Adjoint ou le Président du Conseil Permanent. On n’a pas besoin d’un Mandat du Conseil pour cela », clarifie-t-il, précisant que le Conseil Permanent donne mandat après avoir été saisi par un État membre. Après débat au Conseil, ce dernier peut adopter une résolution pour donner mandat à une commission ou une Mission », ajoute le chancelier.
Soulignons que cette délégation qui a réitéré son attachement à soutenir l’État de Droit en Haïti avait rencontré divers acteurs politiques en vue de faciliter une possibilité de cohabitation entre eux et le président en encourageant du même coup un dialogue entre haïtiens en vue de sortir le pays de ce marasme dans lequel il se trouve.