Le chef de l’Etat doit passer de la parole à l’acte estime l’ancien ministre des affaires sociales et du travail, Gerald Germain qui participait à l’émission Pulsations Magazine sur Télépluriel.
Ce n’est pas un événement qui doit faire bouger les dirigeants, ils doivent avoir une ligne de conduite politique a déclaré Gerald Germain, réagissant aux tweets du président Jovenel Moise relatifs au dossier petrocaribe, au lendemain de la grande mobilisation qui a réuni des centaines de milliers de citoyens et citoyennes qui exigent des explications sur l’utilisation des fonds petrocaribe.
« Le président devait déjà écarter de son entourage tous ceux et celles qui sont indexés dans le dossier petrocaribe et les mettre à la disposition de la justice » a martelé l’ancien ministre Germain.
Le président Jovenel Moïse doit savoir écouter selon l’ancien ministre Gérald Germain qui croit que les crises, la misère, la faim, la prise de conscience des jeunes à travers les réseaux sociaux, l’opposition politique qui réclame le départ du chef de l’Etat du pouvoir, les rapports sénatoriaux d’enquête sur l’utilisation des fonds petrocaribe, la corruption, la faiblesse du système judiciaire et la maladresse avec laquelle le pouvoir exécutif traite le dossier petrocaribe sont à la base des derniers grands événements qu’a connu le pays notamment la grande mobilisation du 17 octobre. « La corruption et la faiblesse de l’appareil judiciaire constituent un frein au développement du pays » fait remarquer l’économiste Gérald Germain. La lutte contre la corruption est devenue une préoccupation nationale, estime l’ancien ministre des affaires sociales et du travail. Gérald Germain prévoit que la mobilisation citoyenne se renforcera si dans les jours qui viennent l’administration de Jovenel Moïse ne crée pas les conditions nécessaires en vue de la réalisation d’un procès équitable.
L’ancien ministre Gérald Germain émet toutefois des doutes quant à la capacité du président Jovenel Moïse de créer des conditions pour faciliter le procès petrocaribe tenant compte des positions initiales du chef de l’Etat par rapport à ce dossier mais aussi de son double langage dans ce dossier. Le président dit-il est face à son destin, il doit être à l’écoute de la majorité.
Si les petrochallengers qui demandent des comptes sur l’utilisation des fonds pétrocaribe se rendent à l’évidence que l’administration de Jovenel Moïse après 20 mois de gouvernance ne peut créer les conditions en vue de l’organisation d’un procès équitable est ce qu’ils ne feront pas corps avec les groupes politiques qui sont convaincus que Jovenel Moïse n’a pas la capacité de faciliter la tenue d’un tel procès se demande l’ancien ministre des affaires sociales et du travail. “C’est la politique au final qui donnera forme au mouvement petrochallenge” conclut le professeur Germain.