L’équipe au pouvoir va peut être respirer un peu.. La mission de l’OEA dépêchée en Haïti ce mercredi 19juin va semble-t-il calmer l’ardeur des opposants de Jovenel Moïse en rejetant leur proposition exigeant le départ du chef de l’État du pouvoir.
« Nous soutiendrons toujours l’Etat de droit. Si vous n’aimez pas Moïse, la solution est de le battre aux urnes. Nous n’allons pas lui demander de démissionner », a déclaré un membre de la délégation à Miami Herald.
« Vous devez gouverner, et pour le moment vous ne gouvernez pas » a dit ce même responsable, s’adressant au président Jovenel Moise.
Le journal floridien révèle, en outre, qu’au cours de l’entretien avec le président, la délégation lui a proposé de constituer une commission d’experts en finance internationale sanctionnée par l’OEA afin d’aider les auditeurs du gouvernement haïtien à déterminer le montant volé dans le fonds d’aide PetroCaribe et à déterminer qui devrait être poursuivi. Une proposition que Jovenel Moïse a acceptée, selon le responsable. «Il a dit qu’il était prêt à aller à Washington pour signer. Il a dit qu’il n’a rien à cacher » a rapporté ce membre de la délégation à Miami Herald.
Signalons que les membres de la délégation de l’organisatiin hémisphérique ont rencontré plusieurs leaders de partis politiques de l’opposition dont l’OPL. Edgar Leblanc Fils, coordonnateur de l’OPL, a révélé à l’agence Juno7 que son parti a rejeté la proposition de cohabitation de la délégation de l’OEA composée entre autres de l’ambassadeur des Etats-Unis à l’OEA, Carlos Trujillo. En présence de l’ambassadeur des Etats-Unis accrédité en Haïti Michèle Sison et la cheffe de la MINUJUSTH « L’OPL a signifié à la délégation qu’il était trop tard parce que tous les secteurs de la vie nationale exigent le départ de Jovenel Moïse qui a perdu son pouvoir de convocation. Le président Jovenel fait partie du problème et non de la solution » a fait savoir Edgard Leblanc Fils aux membres de la délégation de l’OEA.
Reste à savoir si cette mission pourra empêcher la population de gagner les rues afin de continuer d’exiger le départ de Jovenel Moïse, épinglé dans le rapport d’audit de la Cour des comptes sur la gestion des fonds PetroCaribe. Parviendra-t-elle à désamorcer la colère de la population qui exige de meilleures conditions de vie, la fin de l’impunité, de la corruption et de l’inégalité ?