Rendue publique ce 22 juin, « l’alternative de l’après Jovenel Moïse» de la branche institutionnelle de l’opposition au Parlement et de ses alliés ne fait pas l’unanimité même au sein de l’opposition. C’est le cas de plusieurs leaders politiques influents du pays dont Victor Benoît et Youri Latortue.
Le professeur Victor Benoît, ancien dirigeant de la Fusion, s’oppose au renvoi du Parlement. « Alors que certains parlementaires se sont déshonorés , il y en a d’autres qui restent très populaires dans leur région. Les renvoyer, c’est créer un bec de gaz à travers le pays ».
L’ancien ministre des Affaires sociales et du Travail sous l’administration Martelly-Paul exprime des réserves quant à la durée de la transition. « Qu’est-ce qui justifie ces trois ans de transition ? » s’est-il interrogé indiquant que ce document devait être accompagné d’une échéance pour chaque tâche.
Autre reproche faite à cette proposition de sortie de crise est son opacité quant au régime politique qui doit être établi. « S’agit-il d’un régime constitutionnel ou d’un régime de facto ? Il ne doit pas avoir d’équivoque » affirme Victor Benoît.
De son côté, le sénateur Youri Latortue, membre influent de l’opposition se dit contre le renvoi du Parlement. S’il est favorable au départ du président Jovenel Moïse, l’élu de l’Artibonite estime, en revanche, que le pouvoir législatif doit se positionner à l’instar des partis politiques, du CSPJ et de la société civile. « Le Parlement, au-delà des tendances partisanes, a le devoir d’intervenir pour assurer le dénouement de la crise de façon institutionnelle » a indiqué le coordonnateur de Ayiti An Aksyon.