Comme annoncé, la cérémonie de destruction des armes à feu et munitions obsolètes-saisies et accessoires s’est tenue ce jeudi à l’Académie de Police à Frères, en présence entre autres du haut état-major de la PNH, de l’ambassadeur des Nations-Unies en Haïti, Helene La Lime, l’ambassadeur des Etats-Unis accrédité en Haïti, Michele J. Sison, le commandant de la Composante Police de la MINUJUSTH, Serge Therriault et des représentants de la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et de Réinsertion.
Pour cette 4e cérémonie du genre, au moins 370 armes à feu sont détruites contre 385 en 2018 et 155 en 2017. Ces matériels ont été collectés par les agents du Service de l’Armerie de la PNH, soutenus par leurs collègues de la Composante Police de la MINUJUSTH dans tous les département d’Haïti, sous le leadership de la Direction Logistique de la PNH.
“Les armes détenues illégalement sont pour la majorité destinées à endeuiller les familles haïtiennes. Et nos policiers ne sont malheureusement pas épargnés. C’est préoccupant. Il faut les réduire », lâche d’entrée de jeu, le commandant en chef de la Police Nationale d’Haïti, Michel-Ange Gédéon qui se dit préoccupé non pas, par les vilains canards qui les détiennent, mais par les grands manitous inconscients qui les font venir et ceux qui les distribuent sur le territoire.
Aujourd’hui nous détruisons quelques-unes, c’est peu direz-vous, mais c’est symbolique. Chaque arme en moins, symbolise plusieurs combats gagner d’avance contre le deuil signifiant aussi la protection de plusieurs vies et la garantie de jours plus gais à des enfants qui ont besoin de leurs parents », déclare le DG qui croit que pour combattre la criminalité, il faut entre autres jouer sur le paramètre de la disponibilité des armes à feu.
En s’adressant aux gens qui font venir et ceux qui distribuent les armes dans le pays , Michel-Ange Gédéon leur dit ceci: « les armes lâchées dans la nature au mépris d’un pays meurtri peuvent être retournées contre n’importe qui, n’importe quand ». Plus loin, le DG réitère la détermination de la PNH de lutter contre la prolifération des armes dans le pays, ce, malgré le manque de moyens qui handicape l’institution.
« La lutte contre la prolifération des armes est cruciale pour la sécurité des citoyens, pour l’intégrité des institutions nationales et pour la consolidation de la paix », déclare le commissaire Serge Therriault ajoutant que cette cérémonie se veut être un booster pour les membres de la société civile dans leur devoir d’appuyer le haut commandement de la PNH en matière de réduction de la violence communautaire.
Il y a quelques années, les statistiques disponibles faisaient état d’environ 250 mille armes illégales en circulation en Haïti. Aujourd’hui, ce nombre a augmenté de manière vertigineuse vu le pullulement des armes constaté dans le pays par rapport à la prolifération des gangs dans les quartiers populaires qui accouchent aujourd’hui d’un climat d’insécurité inquiétant dans le pays malgré les efforts de la PNH.