Le Premier ministre Jean Henry Céant et l’ambassadeur de l’Union européenne en Haïti Vincent Degert ont procédé ce 5 février au lancement officiel du programme de Sécurité alimentaire et nutritionnel (SAN) à l’Hotel Montana.
Ce programme financé par l’UE à hauteur de 50 millions d’euros pour sa première phase est destiné aux habitants de la Grand-Anse, du Nord-est et du haut Artibonite touchées par l’ouragan Matthew en octobre 2016. Il vise à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations les plus vulnérables tout en renforçant leur résilience.
«Le gouvernement est conscient de l’énorme défi auquel il fait face. Les indicateurs sur l’insécurité alimentaire et la malnutrition montrent que la situation est alarmante » a reconnu le chef de la Primature.
Il a, par ailleurs, réitéré l’engagement pris par l’État haïtien de permettre à toutes ses filles et tous ses fils de pouvoir manger à leur faim. « L’Etat haïtien s’engage à éradiquer la faim, promouvoir la nutrition, assurer la sécurité alimentaire et promouvoir l’agriculture durable » a-t-il promis.
Plusieurs ministères seront engagés dans la gestion de ces actions pour cette première phase. 29 millions de ce montant seront alloués au département du Nord-Ouest ainsi que l’arrondissement de Gros-Morne, 10 millions pour les communes du département de la Grand-Anse et du Sud, a indiqué le Premier ministre.
Pour sa part, l’ambassadeur Vincent Dégert se réjouit du lancement de ce projet. Selon lui, c’est un projet vital pour Haïti tant au regard du présent que du futur. « La SAN est l’aboutissement d’un long processus mené avec l’Etat haïtien pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire et nutritionnelle en Haïti » a-t-il déclaré.
L’insécurité alimentaire en Haïti touche près de 30% de la population rurale. 275 mille enfants, soit 22% de la population infantile de moins de cinq ans, sont victimes de malnutrition chronique.
Rappelons qu’Haïti est le seul pays de l’Amérique Centrale et de la Caraïbe nécessitant de l’aide étrangère pour couvrir ses besoins en alimentation, selon un rapport de la FAO publié en septembre 2018.