Haïti: le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, demande à la communauté internationale « d’envisager d’urgence le déploiement d’une force spécialisée » car la situation en Haïti est désespérée.
Au terme d’une visite de deux jours en Haïti, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dans un communiqué de l’ONU livré ses impressions sur ce qui passe en Haiti où le désespoir s’empare de la population et prêté sa voix pour faire échos à la demande du gouvernement en place pour qu’il y ait une assistance à la police nationale qui est dépassée dans sa lutte face aux gangs criminels qui terrorisent la population.
Devant ce cas de figure Volker Türk, cité par l’ONU, s’en est remis à la communauté internationale en l’exhortant à faire en sorte qu’Haïti figure en bonne place dans son agenda, la Police Nationale d’Haïti ayant besoin d’un soutien international immédiat et coordonné pour renforcer sa capacité à répondre à la situation sécuritaire d’une manière conforme à ses obligations en matière des droits humains.
On estime que quelque 200 gangs opèrent dans tout Haïti. Les gangs contrôlent désormais une partie de la capitale, mais se répandent également dans le centre et le nord du pays, comme dans les départements de l’Artibonite et du Nord. Plus de 500.000 enfants vivant dans des quartiers contrôlés par les gangs ont du mal à accéder à l’éducation et beaucoup ont subi de graves violences.
Il a par ailleurs demandé à la communauté internationale « d’envisager d’urgence le déploiement d’une force d’appui spécialisée dans des délais précis, dans des conditions conformes aux lois et normes internationales relatives aux droits humains, avec un plan d’action complet et précis ». Il a aussi jugé important de renforcer la coopération internationale pour accroître les contrôles aux frontières afin de mettre un terme au commerce et au trafic illicites d’armes.
« Ce déploiement doit s’accompagner d’un rétablissement rapide et durable des institutions publiques dans les zones exemptes de gangs, ainsi que d’une réforme profonde du système judiciaire et pénitentiaire. Le régime de sanctions est une première étape importante. Il doit s’accompagner de la traduction en justice des auteurs de ces crimes en Haïti », a-t-il ajouté.
Mais tout est encore jouable selon le haut commissaire, même s’il juge que les problèmes sont vastes et accablants, le chef des droits de l’homme a jugé que la situation en Haïti n’était pas insurmontable et sans espoir.
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