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L’organisation non gouvernementale de défense des droits humains Human Rights Watch appelle sans équivoque l’Organisation des Nations Unies (ONU) à déployer une nouvelle mission en Haïti pour rétablir la sécurité.
« Face à la crise, le Conseil de sécurité devrait adopter une réponse fondée sur les droits humains », a déclaré l’ONG dans une publication datée du 9 décembre, peu après qu’un chef de gang armé a tué au moins 184 personnes, dont 127 hommes et femmes âgés, entre le 6 et le 8 décembre dans le quartier de Wharf Jérémie à Cité Soleil, dans l’agglomération de Port-au-Prince.
« Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait autoriser d’urgence et déployer rapidement une véritable mission des Nations Unies en Haïti », a écrit Human Rights Watch dans une note d’information détaillée sur la situation actuelle.
Selon l’organisation, cette mission devrait garantir une réponse basée sur les droits humains pour restaurer la sécurité, l’état de droit et la gouvernance démocratique en Haïti.
L’ONG souligne que la crise en Haïti a atteint des proportions catastrophiques. Les attaques coordonnées des groupes criminels contre la population et les infrastructures clés du pays ont submergé la Police nationale d’Haïti (PNH) ainsi que la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) autorisée par les Nations Unies.
En novembre dernier, la Russie et la Chine ont exprimé leur opposition à une initiative des États-Unis visant à transformer la force multinationale dirigée par le Kenya en Haïti en une mission de maintien de la paix des Nations Unies.
Human Rights Watch met en lumière le fait que les Haïtiens sont à la merci de groupes criminels de plus en plus organisés, impliqués dans le trafic d’armes, de drogue et d’êtres humains. Selon l’ONG, cette situation pourrait avoir des répercussions importantes sur la paix et la sécurité dans toute la région.
« Le peuple haïtien a tant enduré et attendu depuis si longtemps une réponse internationale significative à la crise », a déclaré la directrice de la division Crises, Conflits et Armes de Human Rights Watch. Elle plaide pour qu’une nouvelle mission de l’ONU, respectueuse des droits humains et s’appuyant sur les efforts initiaux de l’organisation, puisse offrir aux Haïtiens une réelle opportunité de reconstruire leur vie avec espoir et dignité.
La MMAS, autorisée en octobre 2023 et initialement déployée en juin 2024, a suscité l’espoir d’une amélioration de la sécurité en Haïti. Toutefois, malgré son financement par les États-Unis et son commandement kényan, elle reste en phase de pré-déploiement en raison d’un manque de fonds et de personnel.
Seuls 97,4 millions de dollars sur les 600 millions nécessaires pour la première année ont été alloués, et seulement 400 officiers sur les 2 500 attendus ont été déployés.
Bien qu’elle soutienne les opérations de lutte contre la criminalité menées par la PNH et ait mis en place des garanties en matière de droits humains, la MMAS ne dispose pas encore des ressources suffisantes pour être pleinement opérationnelle.
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