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Humans Right Watch demande aux États Unis et aux autres pays de cesser la déportation des migrants haïtiens
L’Organisation internationale de défense des droits de l’homme, Humans Right Watch, a appelé ce mardi 24 mars les États Unis et les autres pays à cesser les rapatriements et expulsions forcées des migrants haïtiens. L’organisation signale que « les retours en Haïti mettent actuellement la vie des migrants en danger et continueront de l’être jusqu’à ce que les conditions de sécurité s’améliorent. »
Citant l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Human Right Watch signale que du 1er janvier 2021 au 26 février 2022, 25 765 personnes ont été expulsées ou déportées vers Haïti. « Les États-Unis ont renvoyé 79 % de ces personnes, soit 20 309, tandis que les Bahamas, Cuba, les îles Turks et Caicos, le Mexique et d’autres pays ont renvoyé le reste. »
« Du 19 septembre 2021 – date à laquelle l’OIM a commencé à recueillir des données détaillées – au 14 février 2022, les États-Unis ont renvoyé environ 2 300 enfants nés à l’étranger de parents haïtiens, la majorité d’entre eux au Chili », a indiqué Human Right Watch dans cette note.
Human Right Watch souligne que « la plupart des personnes renvoyées par les États-Unis avaient quitté Haïti des années auparavant, fuyant une situation sécuritaire et économique déjà difficile, et avaient vécu au Chili ou au Brésil avant de se rendre aux États-Unis. Certaines ont subi des violences, notamment des abus sexuels, sur leur chemin vers les États-Unis. »
« Il est inadmissible qu’un gouvernement envoie des gens en Haïti alors que le pays connaît une telle détérioration de la sécurité et un risque accru pour la vie et l’intégrité physique de chacun », a déclaré César Muñoz, chercheur senior sur les Amériques à Human Rights Watch.
« Aucun gouvernement ne devrait renvoyer des gens en Haïti. Et les États-Unis, qui sont à l’origine de la grande majorité des retours, devraient mettre fin à l’utilisation inutile et illégitime d’une réglementation de santé publique pour des expulsions abusives d’Haïtiens. »
Human Right Watch signale que « les Etats-Unis devraient immédiatement cesser leur utilisation inappropriée du Titre 42, une section de la loi américaine sur la santé, pour expulser des personnes vers Haïti et ailleurs.Les données de l’OIM montrent que, du 19 septembre à la fin du mois de février, 6 % des personnes que les États-Unis ont rapatriées en Haïti ont été déportées et les autres ont été expulsées en vertu du Titre 42, que l’administration de l’ancien président Donald Trump a mis en avant pendant la pandémie de Covid-19 pour refuser aux familles, aux enfants et aux adultes arrivant à la frontière sud leur droit de demander l’asile aux États-Unis, et que l’administration du président Joe Biden a continué à utiliser. »
L’organisation rappelle que le 11 mars, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont mis fin à leur autorisation d’expulsion en vertu du titre 42 en ce qui concerne les enfants non accompagnés et que les États-Unis n’ont pas donné aux personnes renvoyées en Haïti en vertu du titre 42 la possibilité d’exprimer leurs craintes de persécution ou de violence ou de demander l’asile, en violation du droit international.