Des soldats de la Corée du Nord franchissent brièvement la frontière avec le Sud.
L’état-major sud-coréen (JCS) a signalé, ce mardi 11 juin 2024, une nouvelle montée de tension avec Pyongyang. Des soldats nord-coréens, travaillant dans la zone démilitarisée (DMZ) sur le front central, ont brièvement franchi la ligne de démarcation militaire. Après des messages d’avertissement et des tirs de sommation des militaires sud-coréens, ils se sont rapidement repliés vers le nord, selon le JCS.
L’incident semble être une incursion accidentelle, attribuée à une signalisation peu visible de la ligne de démarcation et à une végétation dense. Un porte-parole du JCS a précisé que les soldats nord-coréens se déplaçaient à travers les buissons sans intention apparente d’envahir la Corée du Sud, se retirant immédiatement après les avertissements.
Cet événement intervient dans un contexte de relations extrêmement tendues entre les deux Corées, toujours techniquement en guerre depuis l’armistice de 1953. Récemment, Pyongyang a envoyé vers le Sud des ballons remplis d’immondices en réponse aux tracts anti-régime expédiés par des associations de transfuges sud-coréens.
Le gouvernement sud-coréen a suspendu un accord militaire de 2018 visant à réduire les tensions, en réaction aux envois de ballons nord-coréens. Séoul a repris la diffusion de propagande par haut-parleur le long de la frontière, incitant Pyongyang à installer également des haut-parleurs de son côté.
Le Nord avait déjà coupé les communications officielles et détruit un bureau de liaison intercoréen en 2020 en réponse à l’envoi de tracts. L’abandon de l’accord de 2018 permet également à l’armée sud-coréenne de reprendre des exercices à munitions réelles près de la frontière, accentuant les risques de nouvelles confrontations.
L’évolution de cette situation rappelle les risques de crise, les menaces du passé de Pyongyang de tirer sur les haut-parleurs sud-coréens étant toujours présentes. Le retour à une propagande sonore intensive marque un recul significatif par rapport aux efforts de rapprochement intercoréen entrepris en 2018 sous la présidence de Moon Jae-in.