Routes impraticables, populations isolées et trajets perturbés : une crise majeure dans le Nord d’Haïti.
Le département du Nord d’Haïti, en particulier la ville du Cap-Haïtien, fait face à des inondations sévères provoquées par des pluies torrentielles. Ces intempéries ont causé des pertes en vies humaines, des dégâts matériels importants et rendu certaines routes totalement impraticables.
Le morne “Granjil” : un axe stratégique bloqué
Parmi les zones les plus touchées, l’axe routier reliant Saint-Raphaël à Dondon, en passant par le morne “Granjil”, est totalement bloqué. Cette route essentielle, qui dessert le Cap-Haïtien et relie les départements du Nord et du Centre à Port-au-Prince, est envahie par une épaisse couche de boue. La montagne, transformée en falaise glissante, est devenue un véritable danger pour les usagers.
Ce tronçon est particulièrement fréquenté par les habitants évitant les routes du département de l’Artibonite, en raison de l’insécurité. Cependant, les conditions actuelles rendent le passage extrêmement risqué.
“Sur cet axe, des motos et des voitures ont chaviré, ou sont immobilisées par la boue”, a rapporté Edwardo Pierre, journaliste de la Radio Tropical du Cap-Haïtien, à Juno7.
Les véhicules de transport, tels que les camions et les bus, sont à l’arrêt, aggravant les difficultés des habitants. Ces derniers doivent désormais payer jusqu’à 300 gourdes pour traverser le morne en moto, malgré les risques élevés de chutes et d’accidents sur ce terrain devenu impraticable.
Appel à l’intervention des autorités
Face à cette situation critique, les riverains et les usagers de cette route appellent les autorités haïtiennes à intervenir de toute urgence pour sécuriser et aménager cet axe vital.
Les pluies, qui ont débuté le 2 décembre, ont provoqué des inondations dans plusieurs quartiers du Cap-Haïtien, entraînant des pertes humaines et des dégâts matériels importants. Les habitants, déjà fragilisés par une crise économique et sécuritaire, espèrent des solutions rapides.
La réponse du gouvernement
Le gouvernement haïtien, par la voix du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, a annoncé avoir mobilisé tous les moyens nécessaires pour venir en aide aux populations affectées. Une cellule de crise a été activée, sous la coordination du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT) et de la Direction de la Protection Civile (DPC), pour organiser les secours et évaluer les besoins prioritaires.
Parmi les mesures mises en œuvre :
- Mobilisation des équipes de la Police Nationale d’Haïti (PNH) pour sécuriser les zones sinistrées,
- Implication des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) pour des opérations logistiques,
- Envoi d’équipements pour déblayer les routes et dégager la boue accumulée sur le morne “Granjil”.
Le gouvernement a également promis une assistance aux populations déplacées et affectées, ainsi qu’un suivi constant pour restaurer la circulation sur les axes stratégiques.
Cette catastrophe souligne une fois de plus les défis auxquels Haïti est confronté face aux aléas climatiques et à l’absence de systèmes d’infrastructures adaptés. Alors que les habitants du Nord peinent à reprendre une vie normale, les appels à une planification à long terme pour prévenir de telles situations se multiplient.
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