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Insécurité: pour le CARDH il y a urgence de résoudre la crise socio économique du pays
Pour améliorer les conditions de vie de la population et pousser les acteurs à comprendre l’urgence de résoudre la crise socio-économique, notamment le kidnapping et la pénurie de carburant qui provoquera une tuerie en masse, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) a dressé un rapport sur le sombre tableau de la situation actuelle du pays. Pour l’organisation de droits humains, la détérioration de la situation sur les plans sécuritaire, social et économique est due à la non résolution de la crise politique.
En effet, l’assassinat du président Jovenel Moïse, durant la nuit du 7 juillet 2021, dans des conditions géopolitiques
non encore élucidées, a aggravé considérablement la fragile crise institutionnelle dans laquelle se trouvait Haïti. Les politiques, la société civile et le gouvernement intérimaire, installé le 20 juillet, n’arrivent pas à conclure un accord inclusif pour doter le pays d’un cadre de gouvernance devant créer les conditions propices à la réalisation d’élections démocratiques desquelles sortiront les élus légitimes.
Entre temps des problèmes viennent s’ajouter à la longue liste des difficultés auxquelles fait face le pays dont l’augmentation des cas de kidnapping ; la crise de carburant ; l’augmentation des prix en moyenne de 25% des produits à la consommation; la négation du droit à l’éducation à Martissant, au Centre-Ville, au bas de Delmas et à Cité Soleil ; le refoulement massif des Haïtiens de l’étranger ; la dégringolade des finances publiques.
Le premier problème auquel la population haïtienne est confrontée est l’augmentation de la criminalité dont le kidnapping. De juillet à septembre 2021, les rapts ont augmenté de près de 300%, totalisant 221 ainsi répartis : 31 pour le mois de juillet, 73 pour le mois d’août et 117 pour le mois de septembre. Pour la première moitié d’octobre (1er au 16), 119 enlèvements ont été recensés, totalisant 340 du 1er juillet au 16 octobre.
Pour la crise du carburant en plus d’indexer l’amateurisme du BMPAD, le CARDH affirme que les gangs détournent systématiquement des camions d’essence vers leurs sites d’opérations : Wharf Jérémie ; Zones d’Aciérie d’Haïti ; Drouillard. Le 5 octobre, trois camions ont été détournés, deux autres le jour suivant. L’essence détourné est vendue au marché noir. Parfois, les bandits négocient un prix pour récupérer la cargaison, le camion et les chauffeurs.
Cette situation, selon le CARDH, a occasionné la dégradation accélérée des conditions de vie, par l’augmentation de la criminalité et du kidnapping occasionnant des tortures physiques et morales, des viols, des demandes de rançon jusqu’à 1 million de dollars américains. La relative « classe moyenne » haïtienne, déjà fragile, bascule dans
la pauvreté. Des victimes ont dû laisser Haïti.
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