Arrêté et relâché le même jour, Izolan explique ses quelques heures d’humiliation.
Port-au-Prince , Haïti .- La nouvelle est tombée mercredi dans la soirée et, telle une bombe, a embrasé les réseaux sociaux: la police a arrêté Izolan. Des messages fusent de partout. Fans, artistes, personnalités politiques, tous ont exprimé leur solidarité à l’artiste également dirigeant de Arcahaie FC. Partout sur les réseaux sociaux, on pouvait lire le même refrain: liberez Izolan! La nouvelle a provoqué un tollé et l’artiste a été rapidement libéré. L’artiste raconte à Juno7 le déroulement de cet incident fâcheux
Le rappeur devait se rendre à l’anniversaire d’un ami à Saint Domingue quand, sur ordre de la DCPJ, des agents de la BLTS l’ont arrêté à l’aéroport international Tousssaint Louverture avant de l’emmener à la DCPJ.
J’étais à l’aéroport quand deux agents de la BLTS m’ont approché et m’ont demandé de les suivre, car ils avaient pour ordre de m’arrêter. Sans résister, je les ai suivi à leur bureau à l’intérieur de l’aéroport. Et là, l’un d’entre eux a informé, par téléphone, la DCPJ que j’étais sous leur contrôle et qu’elle devait agir vite avant que la nouvelle ne provoque un tollé sur les réseaux sociaux. Ils m’ont demandé si je voulais appeler mon avocat, je leur ai répondu non( puisque je savais que je n’étais coupable de rien.
Izolan raconte qu’il a été conduit à la DCPJ par ces agents et une fois là bas, on l’accuse d’effectuer des transferts d’argent pour l’ancien maire de Port-au-Prince, Youri Chevry. » Arrivé à la DCPJ, l’inspecteur m’a demandé combien d’argent j’avais en ma possession? Si j’étais en lien avec des membres du groupe Fantom 509, si c’est moi qui,régulièrement, apportais de l’argent à Youri en République Dominicaine, un tas de questions auxquelles j’ai répondu négativement. »
« Mes réponses, quoique vraies, ne semblaient pourtant pas les convaincre. Alors ils m’ont demandé de leur rendre mon téléphone, ce que j’ai fait. Ils m’ont ensuite demandé le mot de passe mais j’ai préféré rentrer le mot de passe moi même. Ils ont fouillé dans mon téléphone, lu mes conversations avec l’ancien maire, ils ont beau chercher des liens avec des membres de Fantom 509 mais leurs recherches se sont révélées vaines. »
L’artiste dit se sentir humilié quant à la façon de procéder la DCPJ. » Je n’arrive pas à comprendre pourquoi la DCPJ, voulant m’interroger sur un pareil sujet, n’a pas opté pour la procédure formelle? Je me ferais le devoir, en tant que tout citoyen honnête, d’honorer son invitation. »
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