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Le professeur James BOYARD sensibilise les étudiants de l’UNIFA sur la problématique de la sécurité
En mémoire du professeur Patrice Dorenoncourt, enlevé le 16 octobre dernier par des bandits armés, puis assassiné, le Rectorat de l’UNIFA a invité dans le cadre des « Jeudis scientifiques » de l’Université, le professeur James Boyard à présenter, le jeudi 2 décembre une conférence, autour du thème : « La problématique de la crise de sécurité : causes et solutions ».
Regroupés en la circonstance dans l’Auditorium de l’Université, plus d’un millier d’étudiants et d’étudiantes, ainsi que des membres de l’administration et du corps professoral ont suivi pendant plus d’une heure avec une attention soutenue l’exposé magistral du conférencier qui a essayé de sensibiliser davantage le corps estudiantin sur la problématique de l’insécurité.
Après avoir énuméré, à partir d’exemples empiriques, les principaux champs de la sécurité à savoir, « Sécurité nationale », « Sécurité publique », « Sécurité humaine » et « Sécurité sociétale », le Prof. James Boyard s’est empressé de problématiser la sécurité de type criminel par rapport à la nature de la gouvernance politique en Haïti.
Pour le spécialiste, cette crise de sécurité, responsable depuis au moins 2018 de plusieurs milliers de cas d’assassinats, de kidnappings massifs, de viols individuels et collectifs et de déplacements forcés de la population de Martissant, de La Saline et de Bel’Air, est le corollaire d’une situation de mal-gouvernance politique.
Auteur en mai dernier d’un important ouvrage titré « Procès de l’insécurité : Problèmes, Méthodes et Stratégies », James Boyard a proposé une stratégie en trois points consistant en un confinement des gangs dans leurs territoires, une confrontation par des attaques frontales avec des hommes motivés et une consolidation des positions récupérées par les forces de l’ordre.
Toujours selon lui, sur le long terme, il faudra agir sur les trois principaux facteurs à la base de la prolifération et de la montée en puissance des gangs, tels la faillite des institutions productrices de la sécurité (facteur institutionnel), la pauvreté de masse (facteur social) et la radicalisation de l’échiquier politique haïtien (facteur politique).
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