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L’artiste haïtien encourage la jeunesse à redécouvrir l’héritage de Dessalines et le rôle d’Haïti dans l’histoire mondiale.
Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, l’artiste haïtien Jean Jean Roosevelt a marqué les esprits lors d’une prestation artistique et d’un discours à l’Université d’Ottawa, le jeudi 27 février 2025. En présence d’étudiants et de membres de la communauté, il a livré un message fort sur la nécessité de connaître et de célébrer l’histoire d’Haïti et de son héros révolutionnaire, Jean-Jacques Dessalines. Cette initiative a été réalisée par le CEHUO1804, un groupe d’étudiants de ladite université, en commun accord avec l’artiste.
Lors d’une interview accordée à Juno7, Jean Jean Roosevelt a partagé les motivations derrière son engagement. « Cette activité s’inscrit dans le combat que je mène pour faire connaître Dessalines dans les grands débats mondiaux sur les Noirs », a-t-il déclaré. Il a rappelé que Dessalines a été un acteur clé dans l’abolition de l’esclavage et dans la transformation du statut des Noirs dans le monde. « Ce Nouveau Monde dans lequel nous vivons aujourd’hui a cessé de considérer les Noirs comme des bêtes grâce à Dessalines. Il est crucial que le monde entier connaisse cette partie de l’histoire qu’on cherche à cacher. »
Roosevelt a également insisté sur l’importance d’éduquer les jeunes générations, notamment celles actives sur les réseaux sociaux comme TikTok, Instagram et Facebook. « Ils doivent connaître l’histoire de ce peuple. L’image qu’ils voient d’Haïti aujourd’hui ne reflète pas ce qu’Haïti a accompli dans l’histoire mondiale. Haïti a joué un rôle central dans le changement du système esclavagiste, et cela doit être compris par tous, Haïtiens comme étrangers. »
L’artiste a également évoqué l’évolution de son travail. « J’ai changé, car j’ai une série de chansons qui s’inspirent des paroles de l’Empereur Jacques 1er. Cela donne plus de force à mon message. » Il a souligné que son engagement ne se limite pas à des performances artistiques, mais s’étend à des collaborations avec des groupes d’étudiants, des associations et des institutions haïtiennes à travers le monde. « Nous avons eu la chance de jouer dans de nombreux espaces au Canada pendant le Mois de l’histoire des Noirs, mais nous devons aller plus loin. Nous sommes prêts à soutenir toute initiative visant à promouvoir l’histoire de Dessalines. »
Roosevelt a toutefois tenu à préciser qu’il ne se considère pas comme un historien. « Je ne donne pas de cours d’histoire. Il y a des personnes mieux placées pour cela, comme Bayinnah Bello ou le professeur Fils Aimé, qui ont écrit des ouvrages détaillés sur Dessalines et l’histoire d’Haïti. Mon rôle est d’attirer l’attention sur cette histoire et de rappeler à notre peuple l’importance de cet héritage. »
Il a conclu par un appel à la vigilance : « Ne laissez jamais personne vous dire que nous ne devons pas rester dans notre passé. C’est un piège pour nous faire oublier ce que nous valons. Notre passé est un point d’appui pour sauter plus haut. Chaque fois que nous sentons que nous perdons de la force, prenons de l’élan dans notre passé ! »
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