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5000 personnes tuées en 2023, Jean Victor Généus exprime le cri de détresse du gouvernement devant les pays membres de l’ONU en vue du déploiement de la force multinationale d’appui aux forces haïtiennes de sécurité.
Lors d’une réunion spéciale sur la situation d’Haïti, ce jeudi 25 janvier, au conseil de sécurité des Nations unies, le ministre des affaires étrangères haïtien, Jean-Victor Genéus a parlé de la crise qui secoue le pays et montrer l’urgente nécessité d’aider le pays par le déploiement de la force multinationale d’appui aux forces haïtiennes de sécurité pour lutter contre les gangs qui sèment la terreur au sein de la population.
« Nous sommes actuellement à un carrefour décisif et d’espoir pour l’avenir du peuple haïtien. En effet, cela fait maintenant près de deux ans que je vienne régulièrement par devant vous peindre un tableau à chaque fois plus triste et sombre de la situation sécuritaire et humanitaire dans mon pays. Le peuple haïtien n’en peut plus. Je souhaite que cette fois-ci soit vraiment la dernière avant la présence sur le terrain d’une force multinationale d’appui aux forces haïtiennes de sécurité. Le peuple haïtien a assez souffert de la barbarie des gangs armés », s’est-il plaint devant le conseil.
Le chancelier haïtien a dit qu’il ne veut pas faire une énième description de la situation catastrophique que nous vivons en Haïti, particulièrement dans les environs de la région métropolitaine de Port-au-Prince et le Département de l’Artibonite. Au contraire, ajoute-t-il, « je veux seulement que vous soyez conscients que chaque jour qui passe sans cet appui tant espéré, c’est un jour de trop que nous vivons dans l’enfer des gangs. »
Dans sa tentative de convaincre les participants à cette réunion, M. Généus a quand même rappelé que « beaucoup trop d’Haïtiens ont été obligés, souvent malgré eux, de faire le choix de partir ailleurs et laisser derrière eux leurs proches et tout ce pour quoi ils ont longtemps lutté. » Selon lui pour la seule année 2023 écoulée, le pays a connu plus de 5000 personnes tuées, soit plus d’une dizaine de personnes par jour et une personne était tuée toutes les deux heures. On a recensé 1432 blessées, 2951 kidnappées, 37 Policiers assassinés dans des violences liées aux gangs.
« Pour un pays où la collecte des données chiffrées reste difficile, la réalité doit encore être pire. Cette situation a provoqué le déplacement interne de plus de 200.000 personnes qui ont fui leurs zones et leurs demeures souvent incendiées par les bandits », a reconnu le ministre qui a rappelé que le Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, a tiré la sonnette d’alarme en appelant au déploiement sans délai de la Mission MSS.
Par ailleurs, il a insisté sur le fait qu’il est urgent que des dispositions soient adoptées, conformément a la résolution 2700 qui fait obligations aux Etats membres de prendre toutes les dispositions en vue de freiner, sinon tarir les flux d’armes et de munitions qui continuent d’alimenter l’arsenal des gangs.
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