Société

EXCLUSIF: John Colem Morvan répond aux questions de Juno7

John Colem Morvan fondateur du mouvement Bat Bravo pou lajenès

Depuis quelques mois, une nouvelle voix enflamme la toile. Un jeune homme rempli de fougue et plein d’histoires à raconter, secoue les cocotiers. Il s’agit de John Colem Morvan.

Son slogan est sur toutes les lèvres: Bat Bravo Pou Lajenès. À travers sa page Facebook ou son compte YouTube, personne n’échappe à ses frappes. Que vous soyez du paysage culturel, des médias, du monde politique ou du secteur économique, sans ambages, il vous lave vos linges sales en public. De la saga Shishie/Wendy à Valéry Numa en passant par l’entrepreneur Johnson Napoléon ou Krisla un controversé chef de groupe armé, il donne à chacun son lot. Le 2 juin dernier, dans le cadre d’une entrevue exclusive, le concerné confia à la rédaction de Juno7 quelques informations sur sa vie et le mouvement «bat bravo pou lajenes» dont il est le fondateur.

Juno7 : John Colem Morvan (JCM), pouvez-vous nous dire qui est cet homme ? D’où vient-il ?

JCM : John Colem Morvan est né en 1983 dans la septième section communale Fonds Baptiste de la commune de l’Arcahaie. A l’âge de 13 ans, il rejoint ses frères à Port-au-Prince pour ses études secondaires.

Après les avoir terminées, il fréquenta l’Académie Nationale Diplomatique et Consulaire (ANDC) pendant trois ans mais les études restèrent inachevées.

En septembre 2010, il entra à l’académie de police au sein de la 22ème promotion d’où il a été expulsé cinq mois plus tard, soit en février 2011, à cause d’une indiscipline. En fait, c’était très simple. Le directeur d’alors de l’Académie, l’Inspecteur général Jean Miguelite Maximé, avait interdit aux policiers en formation d’utiliser le téléphone portable pour rester en contact avec leurs proches.

J’étais parmi un groupe de policiers en formation qui avaient violé cette règle et pour nous punir, le directeur nous a tous demandé de laisser la formation. Je n’en ai aucun regret. Si j’étais devenu policier, probablement je n’aurais pas eu toute cette popularité que j’ai aujourd’hui.

Bref, quelques années après, soit en 2015, je suis rentré au Canada, à Montréal où je vis depuis lors en compagnie de mon épouse et de mes trois enfants (2 garçons et une fille).

Ces derniers apparaissent souvent dans mes lives. Pour des questions liées aux études, je dois dire que je suis actuellement des cours en communication politique à l’Université de Montréal.

Juno7 : Comment avez-vous débuté à la radio ou sur les réseaux sociaux ?

John Colem Morvan : J’animais depuis quelques temps deux émissions à Radio Ecoute FM de Montréal : Ayiti Toutouni et Denye kalkil. Ayiti Toutouni était diffusée les lundi, mercredi et jeudi, de 7h à 9 h PM. Denye kalkil passait dans le samedi en soirée. J’avais des auditeurs, il est vrai, mais je dois reconnaitre que je n’étais pas aussi connu. Le grand changement a commencé le 13 avril dernier. Je revenais des États-Unis le 18 mars et je devais comme tout le monde, suivant la règle publique, rester en quarantaine pendant quatorze jours à la maison. Et comme je ne faisais rien, j’ai commencé à faire des séances de vidéo sur les réseaux sociaux. En ce temps-là, les gens suivaient surtout ceux qui étaient plus populaires tels que Guy Wewe et Fernando Estimé. Le 13 avril exactement, j’ai constaté que j’avais plus de 4 000 vues. Je me suis tout de suite rendu compte que c’était sérieux. Et comme je sais que j’ai un public plutôt jeune, j’ai compris que la jeunesse pouvait s’intéresser à autre chose plus intéressante que Chawa pete. Alors, j’ai demandé à la jeunesse de s’applaudir elle-même, d’applaudir cette victoire qu’elle venait de remporter sur toutes les mauvaises choses qu’on dit contre elle. C’est donc ainsi qu’est né le slogan « bat bravo pou lajenès » qui devient maintenant de plus en plus populaire.

Juno7 : Avant d’arriver au mouvement, parlez-nous un peu de vos sources. Vous connaissez beaucoup de choses sur beaucoup de gens et pas les moindres. Évidemment, personne ne sait dans tout ça où finit la fiction et commence la vérité, mais quelles sont vos sources ?

John Colem Morvan : Ne demandez pas à Morvan John Colem de révéler ses sources. Elles sont crédibles parce qu’elles proviennent des quatre coins du monde. Toutefois, il faut être clair. L’objectif n’est de dénigrer personne sinon de démasquer les méchants. Il faut défendre la jeunesse, peu importe le prix. Il faut démasquer les loups déguisés en moutons qui accusent à tort la jeunesse de ne s’adonner qu’aux plaisirs mondains.

Juno7 : Et quelles sont les motivations qui seraient cachées derrière le mouvement ?

John Colem Morvan : Pour l’instant, c’est un mouvement qui se veut social sans ambition politique mais révolutionnaire. Notre objectif n’est autre que de dénoncer le système d’oppression haïtien qui se base sur la violence et la terreur des pouvoirs politiques au moins depuis 1957. Par exemple, notez bien, Duvalier avait ses tontons macoutes autant que Lavalas avait ses « chimè » et le PHTK ses bandits légaux. C’est le même système. Ils ont tous bluffé la jeunesse qui ne doit plus maintenant faire confiance à ces gens. De plus, aujourd’hui, la corruption est généralisée. Elle est dans tous les secteurs. Mais la diaspora autant que les personnes âgées se taisent. Donc, pour enfin changer les choses, il faut que de nouvelles voix se lèvent et ce sera celles de la jeunesse en particulier.

Juno7 : Et qu’est-ce qui est déjà fait pour donner au mouvement toute cette dimension révolutionnaire souhaitée ? Etes-vous seul ou en équipe ? Quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?

John Colem Morvan: Beaucoup de personnages importants, dont je tairai les noms ici, ont déjà rejoint le mouvement. Ils sont en Haïti et dans la diaspora. Je ne citerai pas leurs noms pour leur protection, car je sais que je suis dans une bataille avec des gens méchants et dangereux. Mais l’équipe se renforce. Vous avez vu comment les gens se sont rapidement mobilisés pour collecter 10 000 dollars canadiens qui nous ont permis d’assurer les dépenses nécessaires pour monter la Radio Bat Bravo pou Lajenès. Le label est déjà enregistré. Tout est fin prêt et le lancement est prévu pour le 13 juin prochain.

Juno7 : Est-ce que le mouvement Bat bravo pou lajenès a l’ambition de se transformer un jour en parti politique. Par exemple, est-ce qu’on peut s’attendre à voir dans les prochaines élections des candidats se réclamant de ce mouvement ?

John Colem Morvan: Non. Dans les prochaines élections, il n’y aura pas de représentants du mouvement. Je ne sais pas si nous supporterons des candidats sympathisants. Nous n’avons pas d’ambition politique immédiate. Mais nous allons sans doute éclairer la population sur les bons choix à faire pour ne plus prendre des loups pour des moutons. Nous sommes une école qui éclaire le peuple par la dénonciation. Notre doctrine c’est de montrer au peuple comment choisir des dirigeants qui veulent vraiment travailler au profit de l’intérêt national. L’objectif final est de parvenir à un État souverain qui respecte son peuple et qui permet à la jeunesse d’être consciente et de retrouver confiance dans son pays. Mais pour le faire, il faut commencer par démolir cet establishment corrompu.  Et c’est ce que nous sommes en train de faire.

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