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Le journalisme : « l’un des plus beaux métiers du monde !»

Quoique parsemé d’embûches, le journalisme est un métier qui fascine des jeunes en Haïti . Certains sont devenus journalistes par simple curiosité ou en tombant sous le charme d’une icône du vedettariat médiatique. A chacun son histoire. Raoul Junior Lorfils , journaliste passionné , est fier comme l’aigle d’exercer ce métier.

Il a fait des études en relations internationales à l’Academie nationale diplomatique et consulaire (ANDC). Par la suite il a étudié le journalisme à l’Institut International de Commerce et de Communication (IICC), anciennement appelé Excel Communication. Constatant l’évolution constante du journalisme à travers le monde, Lorfils a poursuivi ses études et a décroché une licence en journalisme multimédia à l’École supérieur de Journalisme de Lille (ESJ-Lille).

Marié et père d’un garçon, Raoul a travaillé comme reporter à Alter Presse et à publié dans les colonnes du plus ancien quotitien haïtien, Le Nouvelliste et chez le média en ligne Ayibopost. Fin 2017 il a rejoint Loop Haïti comme journaliste Web et est devenu le rédacteur en chef de ce journal en ligne depuis 2018. Mais avant de débuter dans le journalisme comme salarié, il animait bénévolement depuis 2011, des émissions radio et télé, à Saint-Louis du Nord où il a eu son premier emploi comme bibliothécaire.

Devenir journaliste

Au début de ses études, Raoul n’avait pas la moindre idée qu’il allait embrasser le métier de journaliste. « Franchement en grandissant je ne me voyais pas devenir journaliste. C’est un peu plus tard avant la fin de mes études secondaires, que je me suis rendu compte que certaines de mes aptitudes et la plus part de mes habitudes correpondaient à ce métier », raconte t-il.

« J’ai toujours aimé lire, obsever, écrire, parler, raconter. Certains de mes professeurs m’ont toujours encouragé à aller de l’avant. J’ai commencé en tant que nouvelliste en écrivant des petites histoires que j’imaginais. Ensuite je me suis mis à écrire sur mon blog sur wordpress ».

Fraîchement sorti de l’école de journaliste, Lorfils, qui a du rap avant de venir à Port-au-Prince, trouve son premier emploi en tant que journalise. Il a travaillé durant une année pour Haïti Connexion Network , une plateforme d’information créée par un groupe d’Haïtiens de la diaspora. « J’ai été leur correspondant à Port-au-Prince pandant plus d’un an, faisant des reportages sur tout ce qui bougeait dans la capitale pandant la semaine et des revues de presse vidéo chaque week-end. Elles sont encore sur Youtube », explique-t-il.

Quand le journalisme est devenu une passion

La passion du jeune journaliste s’est enflammée en 2015, après avoir publié son « premier véritable reportage » sur le calvaire des personnes à mobilité réduite dans le transport en commun à Port-au-Prince. Un sujet qui lui a été inspiré par sa camarade d’université Nathalie Sauveur, une non voyante. « Ce travail m’avait valu la troisième place du Prix du jeune journaliste en Haïti pour cette année. Par la suite, des acteurs clés qui refusaient de m’accorder une entrevue sur le sujet m’avaient appelé pour me demander si je pouvaits écrire d’autres articles et leur laisser s’exprimer sur la question», se souvient Raoul.

« Beaucoup plus que cela m’avait rapporté comme prime et publicité, cet article m’a ouvert les yeux sur l’importance de notre travail en tant que journalistes. J’ai pu aussi comprendre qu’avoir la possibilité de pointer du doigt les réalités de notre société, faire parler les plus vulnérables et pousser chaque acteur à jouer son rôle et faire advancer les choses, était à la fois une grande responsabilité et surtout un grand honneur », estime le natif du Cap-Haïtien, amant du cinema.

Après cette experience, il a tiré sa conclusion: « Le journalisme est l’un des plus beaucoup métiers du monde», croit-il, faisant le vœu de ne plus s’arrêter. L’année suivante, en 2016, il était le 2e lauréat du même prix pour un article sur la vie des citoyens dans un environnement rural dans le Nord-ouest du pays.

Ses découvertes lors de la rédaction de ces articles en 2015 et 2016 lui touchent encore aujourd’hui. « C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis particulièrement sensible à la question de la représentation des minorités dans le travail des journalistes et de la presse. Ceux qu’on entend pas souvent, qui souffrent en silence et doublement ».

Défis et risques

Du haut de ses années d’expériences dans le domaine des médias, Raoul Junior Lorfils dit connaitre les risques qui vont avec. « En Haïti, comme partout ailleurs, être journaliste peut vite vous exposer et vous coûter jusqu’à votre vie. Nous avons chez nous des exemples assez récents. Pour ma part, j’ai heureusement le soutien de ma famille, de proches. Mais le plus intéressant est que j’ai toujours eu la chance d’avoir des collaborateurs extraordinaires, partout où je passe », se réjouit Raoul.

D’un autre côté, il admet que le journalisme est une profession qui évolue constamment et qui exige de l’actualisation. « C’est à mon avis l’un des plus grands défis dans ce champ. Le monde évolue, le journalisme aussi, avec les technologies et l’avènement du numérique. Nous autres, qui sommes censés raconter chacune de ses époques, devons aussi évoluer. Ainsi, il est plus qu’un devoir de rester ouverts à apprendre, à nous mettre à jour à chaque fois que l’occasion se présente ».

Covid-19

La situation actuelle est inédite. Elle est très dangereuse, pour tous, surtout ces travailleurs essentiels dont les journalistes qui, malgré tout, doivent sortir chercher l’information. A cet effet, Raoul conseille, dans ce contexte difficile, de faire preuve de vigilance et de respecter toutes les consignes pouvant diminuer les riques de contamination par le coronavirus.

Grâce aux outils technologiques qui sont à la dipspositions de tous les acteurs, la sensibilisation de la population sur les dangers de la Covid-19 peut se faire plus facilement. « Le travail du journaliste est aussi essentiel durant cette crise. Nous pouvons aider à sauver des vies et diminuer la propagation du virus. Mais nous devons d’abord nous protéger ».

Justin Gilles
Journaliste, historien de formation

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