L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) attire l’attention sur les détenus oubliés dans les centres carcéraux du pays à l’occasion de la journée internationale des prisonniers, le dimanche 25 octobre 2020.
Port-au-Prince, Haïti.- Cette journée de commémoration a été l’occasion pour l’institution de promotion et de protection des droits humains d’exprimer à l’attention des autorités ses préoccupations par rapport à la violation systématique des droits de plusieurs milliers de détenus des centres carcéraux du pays.
Dans la majorité de ces centres, les détenus sont logés dans des conditions infrahumaines et dégradantes pour leur dignité, au mépris des règles de Mandela pour le Traitement des détenus dénonce l’Office de la Protection du Citoyen.
A côté des troubles sociopolitiques enregistrés dans le pays, l’apparition de la pandémie de COVID-19, la grève des magistrats et des greffiers ont eu également des conséquences néfastes sur le fonctionnement de la justice et particulièrement sur la chaine pénale fait remarquer l’OPC. Actuellement, plus de 75% des détenus sont en attente d’être jugées.
Ce fort pourcentage de détention préventive prolongée est sans équivoque un indicateur prouvant que les garanties judiciaires ne sont pas respectées par les autorités appelées à garantir l’accès à la justice et le droit à être jugé dans un délai raisonnable affirme le Protecteur du Citoyen, Renan Hedouville.
Une situation malencontreuse qui occasionne du coup l’oubli de nombreux citoyens dans les cachots du Pénitencier National et de la prison civile de la Croix-des-Bouquets en raison du non-fonctionnement de la Cour d’appel de Port-au-Prince au cours de l’année judiciaire 2019/2020.
Par ailleurs, le Protecteur du Citoyen, maître Renan Hedouville, déplore l’irresponsabilité et la négligence des autorités concernées qui n’ont adopté, jusqu’à date, aucune mesure pour procéder à l’ouverture de la prison civile de Petit-Goâve afin d’améliorer le sort d’environ deux cents détenus entassés dans deux petites cellules en violation des normes applicables en la matière.
A l’occasion de la Journée internationale des prisonniers 2020, l’OPC recommande une plus grande implication des autorités étatiques dans le fonctionnement des centres carcéraux du pays dans une perspective d’amélioration des conditions de vie des personnes privées de liberté.
Des activités pour marquer la Journée internationale des détenus.
Sous le leadership du peintre Graffer Assaf, plusieurs artistes peintres parmi les détenus sont mobilisés pour créer une magnifique fresque autour de Jean Price Mars, Jacques Roumain et Nelson Mandela. Une fresque à travers laquelle ces détenus entendent exprimer leur désir de justice, de paix et surtout leur volonté de se réinsérer dans la société avec une autre disposition.
Outre la création de la fresque murale, des activités culturelles et œcuméniques ont lieu à la prison civile de Port-au-Prince le dimanche 25 octobre 2020. Des groupes musicaux Toli et Ti-Coca ainsi que des artistes en détention ont assuré l’animation musicale.
Le Bureau de la Ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée des Droits de l’Homme et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême, la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP), le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) et le Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES) ont contribué à la réalisation de ces activités.
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