Jovenel Moïse a défendu son mandat et acculé l’opposition devant le conseil de sécurité de l’ONU.
Lors d’une session devant le conseil de sécurité de l’ONU ce lundi , le président Jovenel Moïse a pris la parole (un exercice qui est fait généralement par un ambassadeur ou un ministre) pour défendre son mandat, ses dernières décisions et acculer l’opposition qui essaie de le déboulonner par, au moins en quatre ans, « sept tentatives d’interruption de l’ordre constitutionnel par la violence ».
Dans ce discours décliné en 39 points dont Juno7 a eu une copie, le chef de l’État, après les salutations et remerciements, a fait savoir qu’à la base des turbulences politiques que connaît le pays, malgré les efforts inlassables de son administration pour apaiser le climat socio-politique, « il y a le refus du régime démocratique et des élections comme seul moyen d’accéder à la gestion des affaires de l’État ».
Les mauvais perdants la plus grande menace
« Depuis ma prestation de serment le 7 Février 2017, le refus de certains acteurs politiques d’accepter les résultats des élections libres, honnêtes et transparentes, les tentatives violentes répétées d’interruption de l’ordre constitutionnel par des oligarques corrompus opposés aux réformes économiques en faveur du peuple ont rendu la situation de la population et l’environnement politique difficiles. Souvent les droits des citoyens ont été violés par la violence qui leur a été imposée. Ceci dans un contexte ou une pandémie fait rage », a-t-il dit.
Comme réponse à la bataille de son « administration contre le système économique qui permettait le pillage systématique de l’État par des oligarques puissants et l’appauvrissement de la population » ces « oligarques corrompus associés aux mauvais perdants ont bloqué par la violence, ce pendant près de trois ans, le fonctionnement régulier du Sénat de la République empêchant la ratification de Gouvernements, le vote du budget et de la loi électorale devant faciliter l’organisation des élections pour le renouvellement du personnel politique », a détaillé Jovenel Moïse.
» Ajouté à cela, l’opération « peyi lòk » de l’opposition radicale et violente a attaqué les droits fondamentaux des citoyens en les empêchant de vaquer à leurs activités. Peyi lòk a aussi causé des dégâts économiques sérieux avec près de 2.4 milliards de dollars et près de quatre-vingt mille emplois perdus. La pandémie en 2020 a eu aussi des conséquences graves », a-t-il poursuivi.
La démocratie se porte bien dans le pays
Ignorant royalement les critiques au sein de la société sur son penchant vers la dictature, Jovenel Moïse s’est défendu toutefois en se basant sur des rapports et le classement d’Haïti dans ces rapports. Selon ses explications l’index de la démocratie 2020 marque un recul record de l’index de démocratie dans le monde, notamment lié à la pandémie. Haïti passe de 4,57 à 4,22 mais ne perd qu’une seule place (de la 105 à la 106ème). C’est donc, une relative stabilité pour Haïti, dont le score reste toujours le 3ème plus élevé depuis 2006 et la création de ce rapport.
Il en est de même pour l’Index mondial sur la liberté de la presse où Haïti est classée 83 sur 189. Malgré les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, la démocratie se porte bien en Haïti.
Usage limité des décrets
Le président a fait savoir devant le conseil de sécurité que certains décrets qu’il a adoptés « s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée, l’insécurité galopante et le kidnapping. »
« Je suis le cinquième Président depuis 1987 à utiliser cet outil pour répondre aux besoins de notre peuple. Je continuerai à en faire un usage limité jusqu’à l’élection du Parlement et la prestation du 59ème Président de la République le 7 février 2022 », a promis Jovenel Moïse.
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