Le président Jovenel Moïse accompagné de son Premier ministre démissionnaire, Jean Michel Lapin; du gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, Jean Baden Dubois, des Directeurs Généraux ,Michel Patrick Boisvert, Miradin Morlan entre autres, a rencontré le mardi 4 février 2020, les responsables de l’Association Professionnelle des Banques (APB) au palais national. La situation financière et économique du pays dans ce contexte socio-politique particulièrement difficile, a été au cœur des discussions, selon un tweet du chef de l’Etat.
Lors de cette rencontre, ces acteurs ont parlé de la nécessité de conjuguer leurs efforts en vue de s’attaquer aux problèmes économiques et financiers auxquels le pays fait face. Réalité qui s’est aggravée par les troubles sociopolitiques ayant saccagé le pays à la fin de l’année écoulée.
Cette rencontre a toute son importance dans le contexte actuel lorsqu’on sait que les administrateurs du Fonds Monétaire International, dans le cadre de leur évaluation pour l’année 2019 publiée le 29 janvier dernier, ont exprimé leur préoccupation devant la crise socio-politique qui affecte le pays. Ils ont aussi souligné l’urgence de rétablir la stabilité politique et macroéconomique, de s’attaquer à la pauvreté et aux inégalités et de combattre la corruption. Les administrateurs ont également précisé que les fortes contraintes budgétaires nécessitent de déplacer les rares ressources des dépenses non prioritaires vers les programmes sociaux et l’investissement. Ils soulignent qu’il est important de limiter le financement monétaire du déficit budgétaire et de préparer un budget notionnel pour l’exercice 2020.
Selon le rapport de la Banque Centrale pour le premier trimestre de l’exercice fiscal en cours, les perspectives pour l’économie haïtienne demeurent mitigées. L’évolution de la situation économique pour les trois prochains mois sera fortement tributaire du climat socio-politique. Les chocs négatifs enregistrés au pays durant les trimestres précédents laissent encore des impacts sur le cadre macroéconomique. Parallèlement, la hausse probable des prix des produits de base au niveau international notamment ceux des produits pétroliers pourrait aggraver le déséquilibre budgétaire avec le maintien des subventions des prix à la pompe.
Il faut préciser toutefois que les prévisions réalisées par les services techniques de la BRH tablent sur une relative stabilisation de l’inflation au deuxième trimestre de l’exercice fiscal 2019- 2020 dans la mesure où, contrairement au trimestre précédent, la circulation des personnes et des biens s’améliore.