Alors que le pays connaît un calme depuis plusieurs jours, le président de l’Association Professionnelle des Magistrats Me Wando Saint-Villier appelle les magistrats haïtiens à reprendre leurs activités.
«Bien que la crise ne soit pas encore résolue, par rapport à ce calme apparent, Il est plus que nécessaire que les magistrats travaillent et remplissent leurs obligations professionnelles, dit-il. Parce que beaucoup de personnes en détention depuis le début de l’année judiciaire ont des dossiers en souffrance. Ils attendent une décision de la justice » a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à la rédaction de Juno7 ce 25 novembre.
S’il croit que les magistrats de toutes les juridictions du pays devraient reprendre du service, Me Wando Saint-Villier leur recommande toutefois la prudence par rapport à ce contexte de « calme apparent ». À titre indicatif, le président de l’APM cite le cas des juridictions de Port-au-Prince et de la Croix-des-Bouquets.
Ces deux juridictions, souligne-t-il, sont en grande difficulté. Celle de la Capitale est touchée non seulement par la crise politique que traverse Haïti mais aussi par la situation d’insécurité qui règne au niveau du Bicentenaire. « Bien avant le début de la crise, les magistrats se trouvaient en grande difficulté pour se rendre au travail, car les bandits armés ont pris cette zone en otage » rappelle-t-il.
M. Wando Saint-Villier demande ainsi au Ministère de la Justice et de la Sécurité publique de prendre les mesures nécessaires afin de pacifier cette zone. « Si toutefois, il n’y arrive pas, le MJSP devrait s’asseoir avec le Conseil Supérieur du pouvoir Judiciaire (CSPJ) en vue de trouver de nouveaux locaux pour loger le Tribunal de première instance de Port-au-Prince ainsi que la Cour d’appel de Port-au-Prince » ajoute-t-il.
Concernant le cas de la Croix-des-Bouquets, le gouvernement, selon le magistrat, doit prendre des dispositions pour que cette juridiction devienne accessible et pacifier cette commune où des individus armés sèment la terreur, empêchant ainsi les magistrats de se rendre au travail.
Rappelons que, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) et l’Association Professionnelle des Magistrats Haïtiens (APM) avaient, fin octobre 2019, demandé à leurs membres de rester chez eux jusqu’à ce que leur sécurité soit garantie.