Getting your Trinity Audio player ready...
|
Lors d’un débat tant attendu, la démocrate Kamala Harris a largement dominé le républicain Donald Trump, incohérent dans ses paroles.
Les candidats à la présidentielle américaine Kamala Harris et Donald Trump se sont affrontés sur le plateau de la chaîne ABC le mardi 10 septembre, à un peu moins de deux mois de l’élection. Alors que la vice-présidente avait beaucoup à prouver après avoir remplacé au pied levé Joe Biden, elle a pris l’ascendance dans cette rencontre très offensive, qu’elle a entamée en serrant la main de son rival.
Sur la forme la victoire revient incontestablement à la vice-présidente démocrate. Malgré quelques bégaiements dans les toutes premières secondes et des signes de nervosité, celle qui n’est pas une habituée des débats mais qui a tout de même une carrière de procureure de Californie derrière elle a attaqué son adversaire dès le début de la rencontre. Son ego touché, Donald Trump n’a répliqué qu’en multipliant les fausses informations.
À de nombreux moments, Donald Trump est tout simplement apparu ridicule notamment lorsqu’il a repris la fake news déversée par son camp ses dernières heures, et selon qui les immigrants Haïtiens mangent les chats des Américains à Springfield, dans l’Ohio. Le modérateur du débat, David Muir, a précisé avoir contacté les autorités de la ville, qui ont démenti. Pendant cet échange surprenant, Kamala Harris a été montrée à l’écran en train de rire.
Cette dernière n’a pas lésiné afin de le faire passer pour un amateur, affirmant qu’il était la risée des dirigeants internationaux tandis que les dictateurs pouvaient le manipuler en jouant de flatterie et en promettant des faveurs. Donald Trump s’est pour sa part enorgueilli d’être un proche du dirigeant hongrois autoritaire Viktor Orban.
Sur le fond, pas de surprise. Kamala Harris a mis sur la table l’insurrection du 6 janvier 2021, le droit à l’IVG, ou encore le Projet 2025, un programme ultraconservateur décrié avec lequel Trump a pris ses distances et qu’il a affirmé n’avoir pas lu. Elle a ensuite touché juste en affirmant que lors des meetings de Trump, les gens commencent à partir plus tôt, par épuisement et par ennui . Piqué, le républicain de 78 ans a répliqué en disant que Kamala Harris paie des gens pour aller à ses meetings, et l’a qualifié de marxiste pour la décrédibiliser.
Après cette confrontation musclée, Donald Trump a commenté sur son réseau social : « J’ai pensé que c’était mon meilleur débat, d’autant plus que c’était à trois contre un ! » Référence à Kamala Harris ainsi qu’aux deux journalistes sur le plateau, qu’il avait critiqués avant même le débat pour leur supposée partialité. De son côté, la vice-présidente consciente de sa supériorité a déjà mis au défi le républicain pour une deuxième rencontre.
Il faut dire que la bonne performance de Kamala Harris ne présage en aucun cas le futur. Remporter un débat ne signifie pas remporter l’élection, comme Hillary Clinton ou de nombreux autres candidats avant elle l’ont durement vécu. La démocrate devait aller chercher les électeurs modérés, mais avouer qu’elle possède une arme à feu pour prouver qu’elle n’interdira pas le port d’armes suffira-t-il ? Comme les études l’ont à de maintes reprises prouvé, les débats mobilisent en grande partie des électeurs déjà acquis à la cause de l’un ou l’autre candidat, et pas les indécis. L’élection présidentielle se jouera en réalité dans les semaines qui viennent.
A lire aussi :
Le taux de référence calculé par la BRH pour ce mercredi 11 Septembre 2024