Kidnapping: plusieurs départements bloqués à cause de l’insécurité, des citoyens crachent leur colère et dénoncent le pouvoir en place .
De Petit-Goâve à Port-au-Prince, la situation a été très tendue ce mercredi. Actuellement, les départements des Nippes, Grande-Anse, Sud sont coupés des autres départements du pays en raison d’une série de protestations qui ont débuté dimanche en vue de réclamer la libération du coordonnateur du CASEC de la 2e section communale de la deuxième Plaine de Petit-Goâve, Wilking Dicette.
Ce mercredi, plusieurs rues de la capitale haïtienne dont Lalue, Avenue Poupelard, Nazon, Bois-Verna, Cameau , Magloire Ambroise , Avue Lamartière ont été en effervescence. La circulation de véhicules était complètement impossible. Un embouteillage monstre a régné au niveau de ces zones. Les artères susmentionnées ont été bloquées à l’initiative des riverains pour protester contre plusieurs cas d’enlèvement survenus entre dimanche et mercredi. Parmi les victimes, un propriétaire d’une pompe à essence à la rue Cameau, un ancien Comissaire de police et un étudiant finissant à l’Université d’État d’Haïti (UEH).
Petit-Goâve en ébullition
L’enlèvement depuis dimanche, à Delmas 41, de Wilking Dicette, éventuel candidat à la municipalité de Petit-Goâve, continue de paralyser presque toutes les activités dans cette ville. La situation s’est dégradée après une intervention de Jean Ernest Muscadin, Commissaire du Gouvernement près du tribunal de première instance de Miragoâne, en vue de dégager la route nationale numéro 2 (Deuxième plaine), totalement bloquée par une population en fureur.
Cette intervention a fait deux blessés par balle selon la presse locale. Ce qui a attisé la colère des habitants. De Viallet à la ville de Petit-Goâve jusqu’à Morne Tapion, des véhicules sont placés en travers de la route, des murs solides sont construits dans la 2e section de deuxième Plaine . Pour l’instant, il n’existe aucune possibilité pour les automobilistes de circuler. Selon les informations confirmées par les proches du Coordonnateur du CASEC Dicette, jusqu’à date les ravisseurs n’ont pas appelé les membres de la famille de la victime pour réclamer de rançon .
Les « Madan sara » en provenance des départements cités plus haut ne savent à quel saint se vouer. Constatant que leurs produits commencent à se gâter, les marchandes ont transformé les rues en un véritable marché public. Elles y écoulent quelques produits pour éviter plus de perte. Sans vêtements, nourriture, ni eau potable, elles ont improvisé aujourd’hui un mouvement de protestation exigeant elles aussi la libération de Wilking Dicette dans l’espoir de pouvoir rentrer chez-elles ou à Port-au-Prince.
La situation à Port-au-Prince
Les protestations connues à Port-au-Prince ce mercredi sont pour réclamer la libération de l’ancien comissaire de Police Emmanuel Gaston Orival, Beaubrun Jean Phaton, propriétaire d’une station-service située à l’angle des rues Cameau et Magloire Ambroise et l’étudiant finissant à la faculté des sciences humaines, Youry Valéry Dérival . L’entrepreneur Beaubrun Jean Faton a été enlevé dimanche 25 avril vers vers 13 heures à la Ruelle Rivière puis transporté à bord d’une Pickup Toyota. Les ravisseurs réclament 1 million de dollars américains en échange de sa libération.
Les mouvements ont été aussi organisés pour obtenir la libération de l’ancien comissaire enlevé devant sa résidence à Ravine Pintade (Lalue) mardi soir. Tôt ce mercredi, la circulation automobile dans plusieurs artères de Port-au-Prince , notamment Lalue, avenue Poupelard, Nazon, Bois-Verna, Cameau, Capois, Lamartinière était complètement impossible. Des pneus enflammés ont été érigés notamment au niveau des Rues Cameau et Capois, Bois-Verna, Lalue .
Cette situation a eu de lourdes conséquences sur le fonctionnement des entreprises privées et des écoles se trouvant à proximité des zones touchées. Des parents ont dû utiliser les services des motards pour pouvoir récupérer leurs enfants de l’école. Soulignons qu’un étudiant en psychologie à la faculté des Sciences Humaines, Youry Valéry Dérival a été lui aussi enlevé le 27 avril à l’angle des rues Clermont et Lamartinière. Cette entité de l’UEH dans une note de presse condamne cet acte de trop et réclame la libération de l’étudiant.
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