Getting your Trinity Audio player ready...
|
Au cours du troisième trimestre de l’exercice fiscal 2024, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a adopté une posture prudente tout en veillant à stabiliser l’économie nationale, confrontée à des défis internes et externes. Les autorités monétaires ont décidé de maintenir les taux d’intérêt et les réserves obligatoires, tout en absorbant l’excès de liquidité du système bancaire.
Dans son nouveau rapport sur la politique monétaire, la Banque de la République d’Haiti a dressé comme toujours un tableau macroéconomique du pays au cours du troisième trimestre 2024. Cette période est donc marquée par une activité économique qui a évolué dans un environnement caractérisé par une reprise lente au niveau international. Selon elle, les goulots d’étranglement, ralentissant la tendance à la désinflation observée depuis le trimestre antérieur, ont porté les principales banques centrales à être moins enclines au desserrement rapide des conditions financières.
« Au niveau national, après deux trimestres de contraction économique résultant des chocs ayant trait aux tensions socio- politiques et à la rareté des produits de base sur le marché, une relative reprise des activités commerciales a été constatée, alors que celles liées à la production tardent encore à être relancées. La production nationale continue d’être conditionnée aux aléas climatiques et aux contraintes d’ordre socio-politique qui pèsent sur la sphère réelle de l’économie. De plus, le taux d’inflation s’est replié en variation mensuelle sur le trimestre considéré, alors que sur une base annuelle, il s’est inscrit en hausse », peut-on lire dans cette note.
La banque centrale souligne que « malgré un environnement socio-politique volatil, [elle] a maintenu ses objectifs visant à favoriser la stabilité interne et externe de la monnaie nationale. » Ce choix stratégique s’inscrit dans un contexte où l’activité économique, bien que marquée par une reprise lente, commence à montrer des signes positifs après deux trimestres de contraction.
Amélioration des finances publiques
L’exécution budgétaire pour la période d’avril à juin 2024 a révélé une performance encourageante des recettes fiscales, qui ont atteint 41 225,22 millions de gourdes, représentant près de 42 % des ressources totales de l’État. Cette augmentation de 20,81 % par rapport au trimestre précédent est attribuée à l’accroissement des recettes douanières et internes, témoignant des effets positifs des mesures fiscales mises en œuvre précédemment.
Les recettes cumulées pour l’exercice ont totalisé 124,93 milliards de gourdes, atteignant 65 % des projections initiales. La BRH rappelle que « le financement interne de l’État à travers les bons du Trésor a conduit à des émissions nettes de 6 125,22 milliards de gourdes au 30 juin 2024, » renforçant ainsi la capacité de l’État à gérer ses ressources.
Perspectives d’avenir et mesures gouvernementales
Les perspectives pour le dernier trimestre de l’exercice 2023-2024 sont marquées par une certaine optimisme, malgré les incertitudes persistantes. La BRH note que « la poursuite de la tendance à la hausse des transferts sans contrepartie » pourrait avoir des effets positifs sur le taux de change, même si une demande accrue de dollars américains est attendue.
Les mesures prises par le gouvernement pour rétablir un climat de sécurité sont essentielles pour restaurer la confiance des acteurs économiques. Ces efforts pourraient jouer un rôle crucial dans la relance économique et l’inversion de la tendance de croissance négative observée ces derniers mois.
Dans ce contexte, la Banque centrale annonce que sa posture sera modulée en fonction de l’analyse de l’environnement socio-politique et macroéconomique, de manière à favoriser les activités productives, tout en garantissant la stabilité de la valeur interne et externe de la gourde, et celle du système financier.
À lire aussi:
9 septembre 2021 : décès de Isnard Douby, directeur musical de System Band