Face à la dégradation de la situation du pays, la COPAH lance un appel à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation.
Port-au-Prince , Haïti .- De plus en plus de secteurs se positionnent par rapport à la situation socioéconomique, sécuritaire et politique du pays qui selon plus d’un, s’envenime au jour le jour. Parmi eux, la Conférence des Pasteurs Haitiens (COPAH) qui, dans un message publié ce 20 décembre, dit constater, avec douleur, inquiétudes et peur, la dégradation accélérée des conditions de vie de la majorité des haïtiens ces derniers jours.
Dans ce texte, la COPAH décrit une Haïti où rien ne va à cause de la forme de gouvernance dite dictatoriale imposée par le président Jovenel Moïse; l’irrespect de l’alternance constitutionnelle; la prolifération des gangs armés à travers le pays; la vie chère, la dévaluation de la gourde par rapport au dollar pour ne citer que ces éléments là. Pour tenter de sauver ce qui peut l’être encore, cette structure religieuse lance un appel à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation contre » l’arbitraire et le kidnapping, instruments d’intimidation politique utilisés par le régime actuel pour forcer le peuple haïtien à avaler la pilule amère de la dictature ».
« Si avant le deuxième lundi de janvier 2020 certains haïtiens doutaient encore de l’orientation dictatoriale du Président Jovenel Moïse et du régime PHTK et alliés, les actes posés au cours des onze (11) derniers mois sont plus que suffisants pour les édifier.
La promulgation des décrets anti-démocratiques et anticonstitutionnels, l’intensification de la répression aveugle et la violence politique orchestrées dans les quartiers marginalisés par les gangs armés à la solde du pouvoir, sont autant d’éléments qui, non seulement dissipent ce doute mais aussi doivent motiver tous les vrais démocrates, les patriotes et les religieux aux mains propres à faire front uni afin de freiner l’élan autocratique et sanguinaire de ce pouvoir », lit-on dans ce message portant la signature des révérends Pasteur Ernst Pierre Vincent et Ismael Baptiste, respectivement président et secrétaire de la COPAH.
La mobilisation dont parle cette entité est un engagement dans l’action pour le droit à la vie, à la liberté, à la justice, à un Etat démocratique. En ce sens, elle appelle les forces vives à prendre leurs responsabilités historiques. » En bons défenseurs du droit et de la justice, n’ayons pas peur de lancer le mouvement de résistance pacifique contre ceux qui planifient nos malheurs par la publication et l’application d’un ensemble de décrets scélérats et attentatoires à nos libertés et à nos droits fondamentaux », poursuit la COPAH, estimant qu’il n’y pas lieu de célébrer la Noêl et le nouvel an à cause de la situation du pays.
« Le moment que nous vivons n’est pas à la fête ni aux célébrations mais au combat pour le respect de la constitution, de la vie, des libertés individuelles, des droits fondamentaux du peuple haïtien, de la dignité humaine, de la justice, de la démocratie et de l’Etat de droit. C’est le moment où nous devons nous indigner, nous soulever et nous battre contre tout projet dictatorial sous toutes ses formes, au-delà de nos croyances et de nos rangs dans la société. Le danger de la dictature qui s’installe sous nos yeux nous menace tous », conclut-elle.