Le Conseil de sécurité de l’ONU se penchera sur la crise sécuritaire et le scandale à la BNC lors d’une réunion cruciale.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies tiendra, ce mardi 22 octobre, une réunion ouverte suivie de consultations à huis clos pour discuter de la situation en Haïti. Selon un rapport du Conseil, cette rencontre sera marquée par les interventions de plusieurs responsables, dont María Isabel Salvador, Représentante spéciale et Cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Ghada Fathi Waly, Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et Catherine Russell, Directrice exécutive de l’UNICEF. Un représentant de la société civile a également été invité à prendre la parole.
María Isabel Salvador présentera un état des lieux sur la situation politique en Haïti, en mettant en lumière les efforts des autorités nationales pour établir des arrangements de gouvernance transitoire en vue d’organiser des élections. Le rapport du Secrétaire général de l’ONU, transmis aux membres du Conseil le 15 octobre, évoque des mesures visant à élire un nouveau président d’ici février 2026, conformément à l’accord politique du 11 mars, facilité par la Communauté des Caraïbes (CARICOM).
Le Conseil sera informé que le Conseil présidentiel transitoire (CPT), créé par cet accord, a nommé sept des neuf membres du conseil électoral provisoire chargé de préparer les élections. Toutefois, deux sièges restent vacants, étant réservés à des représentants des groupes de défense des droits de l’homme et des femmes, qui n’ont pas encore trouvé de candidats consensuels.
Au cours de cette réunion, les allégations de corruption pesant sur trois membres du CPT, accusés d’avoir sollicité des pots-de-vin auprès du président de la Banque nationale de crédit d’Haïti, seront également abordées. Le Bureau anti-corruption haïtien a recommandé des poursuites judiciaires. Une résolution, signée par huit des neuf membres du CPT, a maintenu les accusés au niveau de la présidence, mais leur maintien au sein du conseil reste controversé.
Sur le plan sécuritaire, le rapport du Secrétaire général soulignera la persistance de la violence des gangs à Port-au-Prince, où ces derniers intensifient leurs attaques pour asseoir leur contrôle sur des quartiers stratégiques. Les activités d’extorsion et de contrebande continuent de générer des profits substantiels pour les gangs, aggravant la situation dans d’autres régions vulnérables. Le 3 octobre, à Pont-Sondé, le gang “Gran Grif” a attaqué la ville, causant la mort de plus de 100 personnes et blessant 16 autres.
Les membres du Conseil de sécurité devraient réitérer leur appel aux autorités haïtiennes pour accélérer la transition politique et organiser des élections dans les délais prévus. Ils insisteront sur l’importance de la transparence, de la responsabilité et de l’intégrité au sein du CPT. Par ailleurs, ils exprimeront leur préoccupation face à la détérioration de la sécurité en Haïti et pourraient condamner le massacre de Pont-Sondé.
Toujours selon ce rapport, les membres du Conseil pourraient saluer la décision récente du Comité des sanctions sur Haïti de désigner Elan Luckson, chef du gang “Gran Grif”, soulignant ainsi l’importance du régime de sanctions, récemment renouvelé. Ils pourraient également soutenir le renouvellement de l’autorisation de la MMSS, tout en appelant la communauté internationale à renforcer son soutien financier afin de permettre à la mission d’atteindre sa pleine capacité opérationnelle et de mettre en œuvre son mandat pour rétablir des conditions de sécurité propices à la tenue des élections.
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