Lancement de la 12e édition du Sommet International de la Finance ce 25 avril à Port-au-Prince
La 12ème édition du Sommet International de la Finance, initiative du Groupe Croissance, a été lancée ce lundi à Mariott Hotel autour du thème: “Financer les Micros, Petites et Moyennes Entreprises en Haïti”. Ce sommet, réalisé en partenariat avec la Banque centrale notamment, se tiendra pendant trois jours, soit du 25 au 27 avril 2022.
L’ouverture de la première journée a été marquée par les discours du PDG du Groupe Croissance Kesner Pharel et du Gouveurneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Jean Baden Dubois.
Dans son discours de circonstances, M. Dubois a salué les efforts du Groupe Croissance pour la réalisation de ce sommet. L’institution dirigée par l’économiste Kesner Pharel s’est surpassée cette année, selon les dires de M. Dubois. « Maintenir un tel événement pendant 12 années consécutives, en dépit de conjonctures difficiles et des restrictions liées au COVID 19, relève de l’exploit « , a-t-il déclaré.
Jean Baden Dubois a souligné par ailleurs que « supporter les MPME pour la reconstruction d’Haïti doit se faire de manière inclusive, soutenable et résiliente ». « La prospérité d’Haïti passe forcément par la création d’un écosystème favorable aux MPME. La création d’emplois ne peut pas se faire par le gouvernement. Les entreprises doivent créer des emplois », a-t-il argumenté.
Et la création des emplois, a-t-il poursuivi, passe forcément par les MPME. D’où l’importance de ce sommet, a-t-il dit. « Nous devons accompagner, encourager et supporter tous ceux intéressés par l’entrepreunariat à devenir prospère, créer des emplois et reconstruire ce pays », a fait savoir M. Dubois.
Le financement des MPME constitue également un impératif majeur en Haïti, selon le Gouverneur. Cela, dit-il, renforcera la résilience du pays face aux chocs externes. Il permettra également de « créer des emplois durables dans un environnement stable et réduire la pauvreté de 50% sur une période de 10 ans ».
Et c’est sur la base de cette hypothèse et de cet objectif que la BRH s’est engagée, depuis quelques années, à contribuer au renforcement du secteur, à travers un ensemble d’initiatives ciblées, selon Jean Baden Dubois. À titre d’exemple, le Gouverneur a cité les programmes incitatifs aux secteurs productifs, comme l’hôtellerie, l’immobilier, les zones franches et les exportations, entre autres. « Au 31 mars 2022, les décaissements totalisent plus de 16.4 milliards de gourdes en faveur de ces programmes », a-t-il indiqué.
Les jeunes et les femmes, deux piliers importants pour le développement des MPMEs
Jean Baden Dubois a souligné que les jeunes et les femmes sont les deux catégories de la population qui joueront un rôle primordial dans toute démarche visant à développer le secteur des MPME en Haïti à travers un cadre de financement plus large.
« En ce qui concerne les jeunes, cette catégorie montre un engouement extraordinaire pour l’entrepreneuriat, a-t-il dit. Plus de 1000 développeurs ont participé en décembre dernier à la dernière édition de DevExpo. La BRH a également reçu plus de 1700 concepts d’affaires de la part de cette catégorie lors du concours de ‘’concepts d’affaires’’ qu’elle a organisé en 2020.
Les femmes, pour leur part, sont une catégorie qui doit être pleinement intégrée dans tout processus de dynamisation du secteur des MPME en Haïti, selon M. Dubois.
« Elles sont généralement des partenaires sures en affaire et jouent un rôle primordial dans le fonctionnement du secteur commercial informel qui compte pour environ 35% du produit intérieur brut (PIB), a-t-il argumenté. De plus, les données disponibles montrent que les femmes sont parmi les meilleures débitrices du système financier ».
Abordant l’importance de l’appui au développement des PMEs, le PDG du Groupe Croissance a de son côté révélé que ce secteur constitue une importante source d’emplois. Dans les pays à faible revenu comme Haïti, elles représentent environ 65% des emplois.
Or, ce secteur fait face à quatre contraintes majeures en Haïti. Il s’agit, selon l’économiste, de l’environnement des affaires, des faibles capacités des entreprises, des difficultés d’accès aux marchés et des difficultés d’accès au financement.
Rappelons que pour la première journée du sommet, les intervenants ont abordé des thèmes comme l’impact de l’insécurité sur les MPME, la transformation numérique des PME, l’impact de l’appui au développement des PME, les défis et contraintes des MPME évoluant en milieu rural, entre autres.